Bisbille au PS
Le conflit interne opposant les jeunes socialistes zurichois et le ministre cantonal de la sécurité s'exacerbe. Ce dernier a suspendu son appartenance au PS. Il lui est reproché d'avoir installé illégalement un programme de surveillance informatique

Le conflit interne opposant les jeunes socialistes zurichois et le ministre cantonal de la sécurité Mario Fehr (PS) s'exacerbe. Ce dernier a suspendu son appartenance au PS. Il lui est reproché d'avoir acheté pour le canton et installé illégalement un programme de surveillance informatique.
«Je n'aurais jamais pensé que des membres du parti dont je fais partie depuis 33 ans cherchent à lancer une procédure pénale contre moi à des fins purement politiciennes», s'est-il indigné dans l'hebdomadaire alémanique NZZ am Sonntag. Il considère donc sa décision comme logique.
«Profondément touché»
Mario Fehr n'a toutefois pas quitté le PS, précise le président de la section cantonale Daniel Frei dans les colonnes du même journal. Ce dernier se montre compréhensif avec le directeur de la sécurité du gouvernement zurichois: «la plainte de la Jeunesse socialiste l'a profondément touché».
Le gel de son appartenance au parti durera jusqu'à ce que la plainte pénale soit définitivement écartée. La balle se trouve dans le camp du parlement cantonal. Celui-ci devrait se pencher sur l'immunité de Mario Fehr en novembre. Le ministre devra en outre s'expliquer à la suite du dépôt de trois interpellations parlementaires.
L'achat du programme Galileo pas illégal
Il bénéficie en tout cas d'un avis positif du Ministère public, qui a conclu que le socialiste n'a pas abusé de sa fonction, ni collecté des données illégalement en acquérant le programme informatique de surveillance «Galileo». Par conséquent, le Ministère public n'entend pas donner suite à la plainte déposée par la Jeunesse socialiste et a transmis une recommandation en ce sens aux députés.
Enquête indépendante exigée
La Jeunesse socialiste s'était alors dite «consternée». Elle exige qu'une autorité extérieure au canton mène l'enquête contre Mario Fehr, le Ministère public et le tribunal compétent.
L'autorité d'enquête cantonale est en effet impliquée dans l'affaire, estiment les jeunes socialistes zurichois. L'idée d'acheter le programme informatique émanait en effet du Ministère public et le feu vert a été donné par le tribunal.
Les Jeunes socialistes vont étudier les autres moyens d'engager des poursuites pénales, soulignent-ils. En juillet, ils avaient porté plainte contre «leur» ministre, l'accusant d'avoir acquis et installé illégalement un cheval de Troie informatique. Ce dernier était destiné à la police cantonale et à la lutte contre le gros trafic de drogue et le blanchiment d'argent.