Neuchâtel perdra son TGV en décembre

Les TGV reliant Berne à Paris ne passeront plus par Neuchâtel, mais par Bâle, dès le 15 décembre. Le conseil d’administration de Lyria a annoncé cette décision mercredi. Pour la filiale codétenue par la SNCF et les CFF, qui exploite les liaisons à grande vitesse franco-suisses, l’ouverture de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône, fin 2011, a rendu cet itinéraire plus attractif, avec un gain de temps de 15 minutes entre les deux capitales.

«Les voyageurs au départ de Neuchâtel et de Pontarlier ne sont pas suffisamment nombreux pour justifier la circulation d’une rame de 350 places», écrit Lyria, évoquant une perte de «plusieurs millions d’euros» ­attendue en 2013 sur le Berne-Paris dans sa configuration actuelle. Aujourd’hui, un aller-retour quotidien est proposé sur cet itinéraire.

La déviation de la ligne était redoutée de longue date de part et d’autre de la frontière, tant par les Neuchâtelois que par les Francs-Comtois. L’hiver dernier, 20 000 personnes avaient signé une pétition pour exiger le ­maintien de cette liaison via l’Arc jurassien, inaugurée en 1987, et jugée essentielle du point de vue économique, mais aussi au ­regard des enjeux culturels et universitaires.

Mercredi, le canton et la Ville de Neuchâtel ont réagi promptement via un communiqué, en disant leurs «vifs regrets», déplorant notamment que ne soit pas respecté «le moratoire de cinq ans fixé lors de la suppression de la première relation TGV en 2009». A noter qu’un autre aller-retour avait déjà été biffé en 2007. Les deux collectivités estiment qu’il incombe aux CFF, de par la concession fédérale du trafic grande ligne, de prendre en charge l’offre de substitution qu’elles exigent.

Alternative à l’étude

Celle-ci est déjà envisagée. Une solution de rechange – «assurant des temps de parcours équivalents, voire meilleurs», écrit Lyria – devrait être proposée, sous la forme d’un train régional qui mènera les Neuchâtelois à Pontarlier, puis à Frasne, où ils pourront embarquer, sur le même quai, à bord du TGV Lausanne-Paris. Lyria et ses propriétaires doivent élaborer cette offre ces prochains jours en concertation avec le canton de Neuchâtel et la région Franche-Comté.

Des annonces sont prévues cet automne et des «améliorations substantielles» sont en outre promises dans les domaines de la billetterie, des services et des réservations. La nouvelle ligne Paris-Berne via Bâle restera prolongée jusqu’à Interlaken dans le sens France-Suisse, précise encore Lyria.