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Neuf écoles spécialisées partageront le même destin

Après la Haute école pédagogique, Neuchâtel, le Jura et le Jura bernois préparent la fusion de leurs hautes écoles de gestion, d'ingénieurs, d'infirmières et d'arts appliqués.

Utopique, un futur canton de l'Arc jurassien? «Moi j'y crois, afin d'éviter de devenir un jour ou l'autre la banlieue de l'Arc lémanique.» La formule a été lâchée à la mi-août par le conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Béguin, lors de l'ouverture de la HEP-BEJUNE, la Haute école pédagogique de l'Arc jurassien, qui forme 334 futurs enseignants de Neuchâtel, du Jura et du Jura bernois dans une unique structure et sur trois sites (Bienne, Porrentruy et La Chaux-de-Fonds dès l'année prochaine).

La fusion institutionnelle n'est pas encore à l'ordre du jour, «mais nos trois petites entités cantonales ont un intérêt manifeste à regrouper leurs forces pour consolider leurs cycles de formation», précise Thierry Béguin. Après la HEP, les trois cantons créent leur Haute école BEJUNE, intégrée à la HES-SO, qui chapeautera neuf établissements de formation de niveau HES).

«Au stade actuel, il n'est pas question de fermer l'un des sites, rassure Thierry Béguin. Mais nous devrons éviter les doublons, préciser les spécialités de chaque école, travailler en réseau et viser l'excellence.» C'est en fait la survie des écoles qui est en jeu, et l'avenir de l'Arc jurassien: «Il est important d'offrir sur place des formations de haut niveau à nos jeunes. Car s'ils s'expatrient pour étudier, ils ne reviennent en général pas. Ce qui provoque une anémie considérable.»

Malgré le regroupement, la Haute école BEJUNE restera d'un poids modeste, avec 850 à 900 étudiants. «Son avenir et son développement passent par un enseignement de haut niveau dans les segments retenus, le génie, la santé, la gestion et les arts appliqués, prédit le conseiller d'Etat bernois Mario Annoni.»

Reste à aménager la structure interne de BEJUNE. La direction est attribuée à Neuchâtel. Son directeur sera Jacques-André Maire, qui succède au père du projet, François Bourquin, appelé à chapeauter la HES-SO et la HES-S2. Il devra, d'ici au 1er juillet 2004, échéance retenue pour la concrétisation du projet, préciser les composantes de l'institution et édicter un statut de référence unique pour les enseignants. Actuellement, les Bernois sont les mieux rétribués, devant les Jurassiens et les Neuchâtelois. Il y a jusqu'à 18% d'écart salarial entre les professeurs des Ecoles d'ingénieurs de Saint-Imier et du Locle. «L'histoire nous apprend qu'on n'uniformise pas à la baisse», observe Thierry Béguin.