Réexportation d'armes
AbonnéAffaibli par l’affaire des fuites au groupe Ringier, le président de la Confédération se cantonne dans une grande prudence sur la neutralité et le dossier européen. Mais à force de manquer de vision, il donne l’image d’une Suisse de plus en plus incomprise et isolée

Qui comprend encore cette Suisse pusillanime qui se refuse à réexporter des armes? La France, non. L’Allemagne, non plus. Les Etats-Unis, encore moins, eux dont l’ambassadeur en Suisse, Scott Miller, vient d’envoyer dans la NZZ une volée de bois vert au Secrétariat d’Etat à l’économie, accusé d’être trop complaisant envers les oligarques russes. Au cœur de cette tempête d’incompréhension, un homme: le président de la Confédération, Alain Berset. Après une interview très controversée dans laquelle il réclamait des négociations à propos de la guerre en Ukraine, il se retrouve sous le feu des critiques. Comment le plus populaire et influent des conseillers fédéraux durant la crise du covid a-t-il perdu sa superbe au point de se montrer très fébrile désormais?