Nouveau revers pour la défense de Polanski
affaire polanski
Un juge de Los Angeles a rejeté lundi une requête des avocats du cinéaste, qui demandaient la publication d’un témoignage susceptible, selon eux, de remettre en cause son extradition
La teneur de ce témoignage est inconnue, mais les avocats de Roman Polanski, arrêté en Suisse en septembre sur mandat américain pour «relations sexuelles illégales» avec une mineure, assurent qu’il contient des informations que la Suisse devrait connaître avant de se prononcer sur l’extradition du cinéaste.
Chad Hummel, l’avocat de Roman Polanski, a ainsi estimé lundi devant la Cour supérieure de Los Angeles que le maintien sous scellés du témoignage du procureur Roger Gunson, attaché depuis 25 ans à l’affaire Polanski, ne «défendait aucun intérêt justifiable» et que «l’information présentée aux Suisses par l’accusation était incomplète».
Mais le juge Peter Espinoza a considéré au contraire que les autorités suisses disposaient de «toute l’information nécessaire» pour prendre leur décision et qu’elles n’avaient jamais réclamé le témoignage de M. Gunson. Si elles ont besoin d’information supplémentaires, elles peuvent toujours les demander, a-t-il ajouté en substance.
Le procureur adjoint David Walgren a observé dans des documents remis à la Cour qu’un autre juge avait déjà refusé à trois reprises de fournir les transcriptions du témoignage de M. Gunson. Pour M. Walgren, Roman Polanski, 76 ans, «voyant s’épuiser les chances d’éviter une extradition, lance des allégations irresponsables et sans fondement, orchestrées dans le cadre d’une campagne de relations publiques et non sur des bases légales ou factuelles».
En mars 1977, le réalisateur du «Pianiste» avait eu une relation sexuelle avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, en marge d’une séance de photos. Poursuivi et jugé, le cinéaste s’était enfui des Etats-Unis avant le prononcé de la condamnation, craignant un revirement de l’accusation et une condamnation plus lourde que prévu. Il n’a jamais remis les pieds aux Etats-Unis depuis.
Fin avril, la justice californienne avait refusé de juger le cinéaste par contumace.
De son côté, la Suisse dit attendre encore des documents avant de pouvoir se prononcer sur la demande d’extradition américaine. La cheffe du Département de justice et police (DFJP) Eveline Widmer-Schlumpf a précisé la semaine dernière qu’elle examinerait elle-même la réponse de l’Office fédéral de la justice à la demande d’extradition.