Mouammar Kadhafi continue sa guerre verbale contre la Suisse. Dans un entretien au Spiegel en ligne, il accuse la Confédération de terrorisme et d’incitation au suicide. Concernant la chancelière allemande, le dirigeant libyen a un avis en demi-teinte: c’est une forte personnalité, mais «plus un homme qu’une femme», dit-il.

Dans cet entretien diffusé samedi sur la Toile, Mouammar Kadhafi qualifie la Suisse de «bande, d’Etat en dehors de la communauté internationale». L’arrestation de son fils Hannibal à Genève en juillet 2008 était un «acte de terrorisme»; Al-Qaida procède de la même façon avec ses victimes, ajoute-t-il. Le dirigeant africain s’en prend aussi à l’aide au suicide, autorisée sur le territoire helvétique. Selon lui, de nombreux candidats au suicide seraient tués à dessein. Le gouvernement suisse pratiquerait en outre «le blanchiment d’argent à large échelle», et prétendrait se situer au-dessus du droit international. «Cela fait de lui une mafia», estime-t-il, ajoutant: «J’en appelle dès lors au démantèlement de l’Etat helvétique».

Dans son entretien avec le «Spiegel», Mouammar Kadhafi se dit en outre prêt à arrêter les émigrants africains souhaitant atteindre l’Europe en traversant la Méditerranée. Il leur promet «établissement et projets d’occupation», réclamant toutefois pour ce faire 5 milliards d’euros par an à l’Union européenne. Si Angela Merkel, «forte personnalité», est pour le dirigeant libyen «plus un homme qu’une femme», le président américain Barack Obama se voit attribuer de bonnes notes pour sa réforme du système de santé, le retrait amorcé des troupes US d’Irak ainsi que pour son projet de réduction des armes nucléaires. «Obama n’a fait aucune erreur», affirme celui qui fut une fois l’un des ennemis les plus acharnés des Etats-Unis.