La pandémie n'a pas poussé les Suisses à déménager en masse à la campagne
Pandémie
L'impact du confinement et du télétravail a été «moindre qu’imaginé», indique jeudi l’Office fédéral du logement. Seules 4000 personnes de plus ont fait le choix de déménager vers un endroit moins densément peuplé en 2020

La pandémie de coronavirus et le télétravail n’ont pas poussé les Suisses à déménager en masse à la campagne. L’impact sur les habitudes de logement a été «moindre qu’imaginé», indique jeudi l’Office fédéral du logement (OFL). Avec le confinement et l’obligation du télétravail, le domicile s’est mué en espace de travail. Les espaces extérieurs et les aires de détente de proximité ont pris de l’importance. «Il était tentant de postuler que les effets de cette situation se feraient sentir sur le marché du logement», écrit l’OFL. Les effets sont toutefois restés «marginaux».
Les endroits moins densément peuplés ont certes eu une certaine cote, mais le volume de ces déménagements est resté «modeste». Quelque 4000 personnes de plus que lors des années précédentes ont fait ce choix, mais elles ne représentent que 0,52% des quelque 769 000 personnes ayant changé de domicile en Suisse en 2020, note l’OFL. Ce sont avant tout des personnes seules, mobiles et gagnant bien leur vie, des couples, des ménages propriétaires de leur logement et des cadres qui ont quitté des communes densément peuplées pour des communes qui le sont moins. Ces résultats «ne sont guère surprenants», relève l’étude.
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Envie de logements plus grands
Parallèlement à la crise du coronavirus, on a assisté à une hausse marquée de la demande pour des logements plus grands et des maisons individuelles. Cela touche autant le secteur de la propriété que de la location. Ce phénomène a eu un impact sur l’évolution des prix. Durant la pandémie, l’OFL n’a pas constaté d’augmentation des résidences à la semaine pour permettre aux Suisses de s’isoler davantage. Ces dernières ont même eu tendance à diminuer.
L’office fédéral avance deux explications possibles: la pratique à grande échelle du télétravail et la fermeture des établissements de formation comme les universités. Par contre, «il n’est pas exclu» que les résidences secondaires aient été davantage occupées pendant la pandémie. De plus, leur nombre a légèrement diminué entre la fin 2019 et la fin 2021 (-0,85%). Cela pourrait suggérer qu’elles ont été davantage utilisées comme résidence principale. Mais les données disponibles ne permettent pas de formuler de conclusions définitives à ce sujet.
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