Publicité

Des parlementaires inspecteront le bunker gouvernemental à Kandersteg

Paul Günter (PS/BE) veut transformer l'abri en attraction touristique.

Des membres de la Commission de la politique de sécurité du National se promèneront le 26 avril du côté de Kandersteg (BE). Ils iront inspecter le bunker du Conseil fédéral dont l'emplacement exact est censé rester secret, ont souligné récemment différents journaux alémaniques. Tous se demanderont probablement qui d'entre eux seront sacrifiés en cas de guerre mondiale ou de catastrophe naturelle majeure. Le bunker en question ne peut en effet accueillir, outre les sept membres du gouvernement, que quarante parlementaires. Or ils sont 246.

C'est surtout l'utilisation même du bunker qui occupera les membres de la commission. La construction du siège souterrain du gouvernement a été achevée en 1999. Elle a coûté 238 millions de francs, 30 millions que moins que prévu initialement. Le montant des frais engendrés par son entretien quotidien n'est par contre pas divulgué.

Stock de données informatiques

Envisagée à l'époque de la guerre froide, la «caverne» est déjà en partie utilisée aujourd'hui. Elle sert notamment à conserver des données informatiques sensibles, par le biais d'une synchronisation entre les ordinateurs stockés dans le bunker et ceux utilisés au sein de l'administration fédérale. Jugeant le bunker totalement obsolète du point de vue militaire, le conseiller national Paul Günter (PS/BE) – qui sera du voyage le 26 avril – propose, lui, dans une interpellation datant d'août 2002 et pas encore traitée au plénum, d'organiser une manifestation «portes ouvertes» pour transformer le bunker en attraction touristique. Une entrée payante permettrait de récupérer une partie des 238 millions de francs qui ont été nécessaires à la construction, rappelle-t-il. Dans sa réponse, le Conseil fédéral dit «douter que le bunker puisse se transformer en mine d'or».

En 1999, le Conseil fédéral avait voulu siéger quelques heures dans son bunker. Mais Ruth Dreifuss, alors présidente de la Confédération, a préféré y renoncer, craignant un déferlement médiatique vers ce site classé secret.