Palais fédéral
Sans précédent, les mesures annoncées ce vendredi par le gouvernement sont globalement bien accueillies sous la Coupole. Au-delà de l'aspect économique et sanitaire, l'impact émotionnel sur la population devra cependant être surveillé, estiment certains

Ecoles, hautes écoles et centres de formation fermés. Manifestations de plus de 100 personnes interdites. Restaurants, bars et discothèques limités à 50 personnes. Les décisions prises par le Conseil fédéral sont drastiques. Au parlement, la plupart des politiciens les approuvent – avec quelques réserves.
Lire aussi: Le Conseil fédéral frappe fort
«Ce sera une période difficile»
Tous deux médecins, les conseillers nationaux Michel Matter (Vert’libéraux/GE) et Brigitte Crottaz (PS/VD) saluent le durcissement général. «Il faut aplanir la courbe pour préserver le système de santé, répète le premier.» Le maintien des crèches ouvertes suscite toutefois l’incompréhension de la deuxième: «Si on ferme les stations de ski, il faut fermer les crèches. Sinon c’est incohérent.» Vu la situation, la doctoresse se dit disposée à prêter main-forte dans les hôpitaux plutôt que de siéger la semaine prochaine.
Lire aussi sur le coronavirus en Suisse:
- Lieux culturels: Vaud est le canton le plus restrictif
- Sous pression des cantons, la Suisse entière ferme ses écoles
- Genève craint la défection des frontaliers, lundi au travail
- Coronavirus: sur tous les terrains, fini de jouer
- Gilles Meystre: «Pour la restauration, ces décisions sont catastrophiques»
- Gestion du coronavirus: l'économie applaudit, les syndicats demandent plus
- Mauro Poggia: «Je compte sur la responsabilité de chacun»
Le maintien de la session suscite d’ailleurs l’incompréhension chez plusieurs parlementaires. «J’ai voté non la semaine dernière, dit la conseillère nationale Céline Amaudruz (UDC/GE). Mais là, nous devons montrer l’exemple. Et montrer l’exemple veut dire ne pas propager la pandémie et rester un maximum chez soi.» Son collègue Olivier Feller (PLR/VD) abonde dans son sens. Et philosophe un peu: «Les mesures économiques annoncées vont dans le bon sens. Mais nous devons aussi parler de l’impact émotionnel du virus. L’être humain a besoin de contacts. Ce sera une période difficile pour certains.»
Lire enfin notre éditorial: Faire confiance
Là où la pandémie est la plus grave – au Tessin – les parlementaires confirment la difficulté de la situation: «Les gens sont confus, décrit Fabio Regazzi (PDC/TI). Ils ont peur.» Les mesures de contrôle annoncées à la frontière tessinoise ne satisfont en outre pas le sénateur Marco Chiesa (UDC/TI). «Je suis furieux. Les permis de travail ne sont pas des certificats médicaux. Les travailleurs frontaliers nécessaires au système suisse doivent venir ici et y rester. Cela ne va pas s’ils continuent de faire des allers-retours.» Au Tessin, dit-il, «c’est le chaos».
Retrouvez les nouvelles du 13 mars