Et si le Parti bourgeois-démocratique (PBD) se rapprochait plutôt du PLR que du PDC ? La NZZ am Sonntag se pose la question après l'annonce de la démission d'Eveline Widmer-Schlumpf du Conseil fédéral ? «Des politiciens des deux partis font les yeux doux à une alliance libérale-bourgeoise», titre l'hebdomadaire zurichois.

Tout part de l'interrogation suivante : le PBD a-t-il un avenir sans sa conseillère fédérale ? Unanimement, les ténors du parti, réunis en assemblée samedi à Berne, répondent : «Oui, le départ d'Eveline Widmer-Schlumpf offre l'occasion d'un nouveau départ». Mais nombreux sont ceux qui pensent que cette formation peinera à survivre à sa ministre. Pour appuyer sa thèse d'un rapprochement avec le PLR plutôt qu'avec le PDC, la NZZ am Sonntag fait appel au politologue Claude Longchamp. Qui déclare : «De par son positionnement politique et sa culture, le PBD convient mieux au PLR qu'au PDC». Il ajoute, sans citer de nom : «A une exception près, les parlementaires du PBD pourraient s'intégrer sans problème dans le groupe libéral-radical». A quand une offre du PLR au PBD ?», se demande enfin le directeur de l'institut gfs.bern. 

Ruedi Noser «ouvert» à une telle éventualité

Le conseiller national libéral-radical zurichois Ruedi Noser se déclare «ouvert» à une telle éventualité et le vice-président du PBD, Lorenz Hess, reconnaît des «similitudes entre les deux partis, à condition que le PLR ne soit pas le partenaire junior de l'UDC». Les présidents de deux formations, Philipp Müller et Martin Landolt, estiment toutefois qu'un tel scénario n'est pas d'actualité. Dans Schweiz am Sonntag, le démocrate-chrétien Stefan Müller-Altermatt esquisse pour sa part ce que serait une union entre son parti, le PBD et le Parti vert'libéral. Le PLR n'est pas mentionné. Cette holding politique pourrait porter le nom de «Les Modérés».

La succession d'Eveline Widmer-Schlumpf alimente la presse dominicale. Le Matin Dimanche se demande si les deux candidats romands, Guy Parmelin et Oskar Freysinger, qu'il a interviewés, ont de réelles chances d'êtres élus. La réponse est plutôt non. D'une part, «parce que le parlement ne voudra pas d'un troisième Romand au Conseil fédéral». D'autre part, parce que «la direction du parti ne souhaite pas davantage avoir un UDC romand au Conseil fédéral».

Accords bilatéraux importants

Et qui pour reprendre le porte-feuille des Finances ? «Le PS et l'UDC se battent pour le ministère des Finances», titre la SonntagsZeitung. L'hebdomadaire cite Toni Brunner, le président du PDC :«En cas de changement, les Finances sont pour nous prioritaires». Et Christian Levrat, le président du PS : «Je n'exclus pas un changement d'un conseiller fédéral PS, car la perspective de voir Ueli Maurer ministre des Finances me fait peur». Dans ce cas, le transfert de Simonetta Sommaruga paraîtrait plus vraisemblable que celui d'Alain Berset.

Le journal cite encore une étude interne de Credit Suisse : «En principe, un glissement à droite servirait les intérêts des centres financiers et des banques. Dans le même hebdomadaire, plusieurs leaders d'organisations économiques, dont le directeur de l'Union suisse des arts et métiers (USAM) Hans-Ulrich Bigler insiste sur l'importance des accords bilatéraux pour l'économie suisse. A propos des relations bilatérales, la NZZ am Sonntag croit encore savoir que la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga devrait bientôt rencontrer le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour évaluer les possibilités de sortir de l'impasse du 9 février 2014.