Le patron de Nespresso à propos de la cocaïne: «Des gens me demandent ce que j’ai dans mes poches… ou mes capsules»

L’affaire a fait grand bruit ce printemps. Une demi-tonne de cocaïne était trouvée dans des sacs de café par des employés de l’usine Nespresso de Romont. D’une valeur totale estimée à 50 millions de francs, cette saisie de drogue était sans précédent en Suisse romande. Elle a largement été commentée bien au-delà des frontières. «Je ne pensais pas que le retentissement serait mondial», a reconnu Guillaume Le Cunff, CEO de Nespresso Monde depuis 2020. Invité du Forum des 100, au SwissTech Convention Center de l’EPFL, l’homme est revenu pour la première fois en sur l’événement.

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«J’étais dans un avion quand j’ai reçu un message qu’une substance inconnue avait été découverte dans l’une de nos trois usines, à Romont», a raconté Guillaume Le Cunff. C’était au soir du 2 mai. Déchargeant l’un des cinq conteneurs maritimes remplis de graines de café arrivés le jour même en provenance du port belge d’Anvers, des ouvriers fribourgeois tombaient sur une substance blanche. «Les équipes ont été très réactives, s’est félicité le CEO de Nespresso Monde. La machine à ouvrir les sacs a été immédiatement arrêtée, tout a été isolé, les autorités ont été prévenues.»

La police fribourgeoise, épaulée par l’Office fédéral de la douane, est rapidement arrivée sur place. Guillaume Le Cunff apprend le lendemain qu’il s’agit de cocaïne. «Immédiatement, il y a eu des détournements sur internet, cette saisie a beaucoup fait parler de nous, poursuit le CEO. On m’en parle tout le temps. Souvent, des gens plaisantent, me demandant ce que j’ai dans mes poches… ou mes capsules.» Mais si l’affaire fait sourire, le Français rappelle qu’elle est sérieuse. Il a tenu à rassurer la clientèle: la poudre blanche n’a jamais été en contact avec le café. «Il n’y a eu aucune contamination», assure-t-il.

L’ensemble de la cocaïne a été transmis aux autorités, a encore relevé Guillaume Le Cunff devant les participants du Forum des 100, précisant qu’il n’avait pas d’informations sur l’état d’avancement de l’enquête en cours. Il a rappelé l’hypothèse des enquêteurs, qui pensent que la drogue, qui vient d’Amérique du Sud, aurait dû être récupérée bien avant son arrivée en Suisse. «Cette cocaïne à Romont était une anomalie», conclut-il.

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