Dans le dernier sprint des élections fédérales, la question de l'avenir du PDC se pose plus que jamais. L'hypothèse que le parti passe en-dessous de la barre des 10%, et soit dépassé par les Verts, anime la campagne. Qu'en est-il dans les trois plus grands cantons romands?

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■ A Genève: un scénario optimiste

A Genève, qui obtient un 12e siège au Conseil national, le PDC peut dormir sur ses deux oreilles. Avec un résultat stable depuis des lustres, autour des 11%, il devrait maintenir son siège.

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Le politologue Pascal Sciarini évoque un scénario plus optimiste encore: «Le PDC pourrait même obtenir un deuxième siège si le Mouvement Citoyens genevois (MCG) perdait le sien.» Ne reviendrait-il pas aux Verts, dont tout le monde prédit la poussée? «Les Verts gagneront probablement le 12e siège, passant d’un à deux. Ils en espèrent trois, ce que je trouve très ambitieux. Je fais le pari que si le MCG ne sauve pas les meubles, son siège perdu bénéficiera au PDC.» Et ce, même s’il peine à attirer un électorat plus jeune, raison pour laquelle il a rajeuni et féminisé sa liste. Le PDC genevois se distingue aussi par une «fibre sociale progressiste».

L’affaire Barazzone n’aura sans doute pas d’impact négatif, le conseiller national ayant tiré sa révérence avant que la polémique sur ses notes de frais ne déstabilise trop le parti. On se souviendra peut-être de sa tentative ratée de quitter l’Entente, mais pas au point de lui faire mordre la poussière. Quant à l’affaire Dal Busco, «elle a fait moins de vagues médiatiques que l’affaire Maudet», donc moins de dommages potentiels, selon Pascal Sciarini.

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■ Dans le canton de Vaud: Des têtes de liste hors sérail politique

Contrairement aux cantons du Valais ou de Genève, où le PDC est perçu comme un parti de centre droit, la section vaudoise est moins prévisible. D’un vote à l’autre, le parti représenté dans le groupe PDC Vaud libre au Grand Conseil (cinq députés) fait office d'arbitre.

Aux élections fédérales de 2015, le poids du PDC dans le canton de Vaud oscillait entre seulement 3 et 4% et pourtant, le siège du parti vaudois au Conseil national semble être depuis quelques années une affaire qui roule. L’homme de radio Jean-Charles Simon puis Jacques Neyrinck et sa notoriété ont laissé place à un autre personnage public, Claude Béglé, ancien président de La Poste. Comme si le PDC vaudois était une affaire de personnes, plus que de poids politique.

Les objectifs des élections fédérales du 20 octobre sont de faire réélire Claude Béglé – maintenu comme tête de liste malgré ses propos sur le socialisme en Corée du Nord qui ont donné des sueurs froides à son parti cet été – et de remporter le siège supplémentaire de la députation vaudoise. Axel Marion, candidat au Conseil d’Etat lors du retrait de Pierre-Yves Maillard plus tôt cette année (6,03% de votes), revendique cette seconde place.

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■ En Valais: la faiblesse du parti majoritaire

Le Valais est un des derniers bastions PDC de Suisse. Mais la force du parti majoritaire ne cesse de faiblir au fil des années, avec notamment la perte de la majorité absolue au parlement cantonal en 2013. Cette réalité devrait, une nouvelle fois, se matérialiser dans les urnes au soir du 20 octobre.

Commandé par trois médias du Vieux-Pays, un sondage publié mi-septembre crédite les démocrates-chrétiens de 36,1% des intentions de vote. C’est 3,7 points de moins qu’il y a quatre ans. Arraché par les poils en 2015, le quatrième siège de la «famille C» – PDC du Valais romand (PDCVr), PDC du Haut-Valais (noirs) et chrétiens-sociaux du Haut-Valais (jaunes) – au Conseil national semble déjà perdu. Le jaune Thomas Egger devrait en faire les frais.

Au Conseil des Etats, les minoritaires ont également de l’appétit. Ils entendent bien profiter du départ de la locomotive démocrate-chrétienne, Jean-René Fournier, pour décrocher, pour la première fois depuis 1857, un siège à la Chambre haute. Tous les regards se portent vers la vice-présidente du PDCVr, Marianne Maret, qui, aux côtés du sortant haut-valaisan Beat Rieder, doit permettre au PDC de conserver ses deux fauteuils. Le sondage la donne au coude-à-coude avec le socialiste Mathias Reynard et le PLR Philippe Nantermod. Un deuxième tour ne sera pas de trop.

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