Pierre-Yves Maillard salue une approche «plus cohérente»
Accord Suisse-UE
Pour le président de l’USS, une renégociation du texte de l’accord reste inévitable

Le président de l’Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard, voit deux éléments positifs dans la décision du Conseil fédéral. Premièrement, il ne signe pas l’accord-cadre en l’état actuel «malgré les fortes pressions de ces dernières semaines». Deuxièmement, le gouvernement présente une approche plus cohérente de ce projet, «autour duquel certaines libertés avaient été prises». Il juge le climat de discussion meilleur qu’en 2018. «On n’a plus l’impression d’assister à une marche forcée», commente-t-il.
Lire aussi à ce sujet:
Le Conseil fédéral joue la prudence
Bruxelles se montre plutôt satisfaite
Blaise Matthey: «Il est dangereux de lier deux objets»
Au chapitre de la cohérence, il relève que la menace que fait planer l’initiative dite de «limitation» de l’UDC sur la sauvegarde de la voie bilatérale est appréhendée de manière «plus réaliste». Même si elle ne fait pas partie de la vaste alliance politique et économique qui se mobilise déjà contre cette initiative, l’USS la combattra avec fermeté.
Pierre-Yves Maillard salue la volonté du Conseil fédéral de clarifier la question de la sécurité salariale. Mais c’est insuffisant à ses yeux: il considère qu’on n’échappera pas à une renégociation du texte de l’accord, car, tel qu’il est formulé, le document affaiblit dangereusement la protection des salaires. «Il faut au contraire la renforcer.
Lire également l'opinion: Recomposons le triptyque politique de la voie bilatérale
Nous n’acceptons pas que la Cour de justice européenne ait la compétence de juger si la protection des salaires est proportionnée au principe de la liberté du commerce», proteste-t-il. «Nous ne faisons pas de fétichisme avec les mesures techniques. Des exceptions à la règle des huit jours ont d’ailleurs déjà été admises dans certaines situations. Mais le principe des mesures d’accompagnement n’est pas négociable. En Suisse, on doit payer des salaires suisses.»