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PLR et PDC s’allient pour relancer la traversée autoroutière du lac

Réunies en assemblée générale, les deux fractions de l’Entente ont décidé de lancer une initiative populaire en faveur de la grande traversée lacustre. Les deux partis comptent barrer la route à l’initiative UDC qui vise à réaliser la traversée de la rade

Le projet de traversée autoroutière est estimé à environ 3,5 milliards de francs contre 1,2 milliard pour celui de l’UDC. — © Keystone
Le projet de traversée autoroutière est estimé à environ 3,5 milliards de francs contre 1,2 milliard pour celui de l’UDC. — © Keystone

Lundi en fin de soirée, le Parti libéral-radical a finalement décidé de rejoindre le parti démocrate-chrétien dans le lancement d’une initiative populaire en faveur de la réalisation d’une grande traversée du lac. Soutenu par la Chambre genevoise de commerce et d’industrie (CCIG), le projet vise à proposer une alternative aux électeurs genevois qui auront à se prononcer le 28 septembre sur la construction d’un tunnel sous-lacustre comme le propose l’UDC, soutenue par le Mouvement Citoyens genevois (MCG).

Si l’idée originelle revient au PLR, le PDC a accepté plus rapidement dans la soirée le lancement d’une telle initiative. «A l’unanimité», détaille même son président, Sébastien Desfayes. Chez les libéraux-radicaux, le vote a été beaucoup plus discuté. Pour de nombreux membres, l’évocation d’un financement via un partenariat public/privé (PPP) au sein même du texte n’est pas apparue comme judicieuse. Selon eux, il n’est pas question de prêter le flanc aux critiques de leurs adversaires, notamment sur la question d’un éventuel péage. Pour d’autres, le coût de la grande traversée sera difficilement défendable. «Nous critiquons le projet de l’UDC parce qu’il est trop cher. Je vois mal comment nous allons expliquer que notre projet l’est moins», argue le député Cyril Aellen, rappelant que le projet de traversée autoroutière est estimé à environ 3,5 milliards de francs contre 1,2 milliard pour celui de l’UDC.

Autre point de discorde, le moment choisi pour lancer l’initiative. Pour une frange du PLR, il n’est pas question de suivre le sillon de l’UDC. «Cette initiative, nous aurions dû la lancer il y a dix ans», déplore, dépité, l’ancien conseiller d’Etat Mark Muller. Lequel ne manque pas de clouer au pilori la députation genevoise à Berne, «ni suffisamment arrogante, ni suffisamment efficace» pour obtenir une manne fédérale. Pour l’ancien député René Desbaillets, il n’est pas opportun d’agir en réaction à l’initiative déposée par ses adversaires. «Couper l’herbe sous le pied à l’UDC, c’est montrer que l’on a la trouille», avance l’ancien élu.

Toutes ces critiques n’auront pas convaincu l’assemblée. Alors que le PDC et la CCIG étaient déjà dans les starting-blocks, les délégués libéraux-radicaux n’ont pas souhaité rater ce dernier train. Celui qui vise à rappeler leur existence dans une campagne qui arrivera, dans trois maigres semaines, à son terme.