«Cette solution interfère dans le marché du travail»
Celles-ci doivent auditionner les chômeurs qui leur sont proposés. Si elles refusent un candidat, elles doivent le justifier. Si elles ne jouent pas le jeu à plusieurs reprises, elles pourront être punies d’une amende jusqu’à 40 000 francs. Or, c’est là que le bât blesse. «Cette solution interfère dans le marché du travail. Elle n’est pas très libérale», acquiesce Ignazio Cassis.
L’Union patronale suisse (UPS) juge l’obligation d’entretiens d’embauche beaucoup trop bureaucratique et trop coûteuse pour les entreprises. C’est aussi l’avis de Bruno Sauter, président de la conférence nationale des services de l’emploi. L’Union suisse des arts et métiers (USAM), dont le directeur Hans-Ulrich Bigler est membre du groupe parlementaire PLR, réclame elle aussi une application la moins bureaucratique possible de l’initiative sur l’immigration.
Une voie médiane
Divisé, le groupe PLR a néanmoins décidé de soutenir la proposition de Philipp Müller au Conseil des Etats. Mais il se réunira dès le lendemain pour «affiner» sa position, confie Ignazio Cassis. Il s’agira de trouver une solution moins lourde pour les entreprises. Elle cherchera une voie médiane entre le modèle moins contraignant adopté par le Conseil national, qui avait d’ailleurs été initié par un autre PLR, le Soleurois Kurt Fluri, et celui de Philipp Müller.
Préserver la libre circulation
Le PLR tient en tout cas à préserver l’accord bilatéral sur la libre circulation des personnes et à permettre à la Suisse de réintégrer pleinement les programmes de recherche Horizon 2020. «C’est notre objectif principal», insiste Ignazio Cassis. En revanche, la question de la compatibilité avec la Constitution reste ouverte. Ni la variante du Conseil national ni celle de Philipp Müller ne reprennent l’idée des contingents et de la gestion autonome de l’immigration. Le dilemme sera réglé ultérieurement.