Olivier Guéniat: Non, je ne crois pas. A Neuchâtel en tout cas, ce reproche ne peut pas nous être adressé et je ne pense pas qu'il puisse l'être aux forces de police d'autres cantons. Un arrêté du Conseil d'Etat neuchâtelois est prêt pour interdire une éventuelle manifestation – concert ou autre – rassemblant des individus de cette mouvance.
– Comment comprendre dès lors que la situation ait pu dégénérer au Grütli?
– Il est difficile d'intervenir dans une manifestation publique, totalement pacifique, formée de gens venus écouter le discours en plein air du président de la Confédération. Il n'est pas aisé de prévoir les perturbations, et leur ampleur. Il ne s'agit pas de casseurs cagoulés. Dans un tel contexte, le maintien de l'ordre est difficile à assurer sans troubler fortement la cérémonie. Une intervention risque de mettre un terme à la fête. Si vous envoyez des lacrymogènes, Samuel Schmid ne terminera pas son discours. Les auteurs des troubles en sont sans doute conscients et ont compris quelle gigantesque plate-forme s'offrait à eux.
– Moritz Leuenberger a en effet déploré que le journal de la TV alémanique ne se soit intéressé qu'aux incidents et pas au discours du président. Que faire alors?
– L'autre solution, c'est de barrer les accès, et filtrer les gens en bas. J'imagine que les organisateurs y songent. Mais ce ne sera plus le même genre de cérémonie.