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Le PRD ne veut pas d'un vote séparé sur le Gothard

Tandis que les socialistes sont seuls à soutenir la stratégie du Conseil fédéral contre Avanti, l'Union des villes suisses s'oppose aux péages urbains.

Seul le Parti socialiste soutient véritablement la stratégie du Conseil fédéral pour contrer l'initiative populaire Avanti. Les trois autres partis gouvernementaux ont une approche différente et considèrent tous, à des degrés divers, que le percement d'un deuxième tunnel routier sous le Gothard doit au minimum être étudié. L'UDC souhaite clairement ce second tube et appuie l'initiative Avanti. Le Parti radical est également favorable au Gothard bis, mais il refuse l'idée du vote séparé proposé par une sous-commission du Conseil national (Le Temps du 23 août). Son représentant dans cette sous-commission avait d'ailleurs déjà adopté cette position. Pour le PRD, le doublement du Gothard doit être traité dans le contexte d'Avanti et du contre-projet plutôt qu'isolément. Quant au PDC, il demande au Conseil fédéral d'examiner la compatibilité entre le second tube routier et l'article sur la protection des Alpes.

Péages urbains «irréalisables»

L'intention manifestée par Moritz Leuenberger d'intégrer le trafic d'agglomération dans le contre-projet à Avanti a reçu un accueil plutôt favorable lors des entretiens de Watteville, mais avec des réserves de la part des partis bourgeois. Ils restent sur la défensive tant que les détails du contre-projet ne sont pas connus. La pierre d'achoppement sera sans doute le financement.

Invité à s'exprimer vendredi lors de l'assemblée de l'Union des villes suisses (UVS) à Moutier, Moritz Leuenberger a rappelé les différentes possibilités: les recettes de l'impôt sur les huiles minérales pourraient être en partie utilisées à cette fin (il faudrait toutefois modifier la Constitution), un fonds spécial pourrait être créé, la surtaxe sur l'essence pourrait être augmentée de 5 centimes, des péages urbains (road pricing) pourraient être introduits. Cette dernière idée, qui a l'appui de Pascal Couchepin, a été mal accueillie par l'UVS. Son vice-président, le syndic de Fribourg, Dominique de Buman, a fait savoir à Moutier que l'UVS ferait tout pour l'«étouffer dans l'œuf». A son avis, de tels péages seraient irréalisables, car trop de rues devraient être équipées d'installations de contrôle. L'opération serait trop coûteuse, entraverait la liberté de mouvement et occasionnerait des pertes de temps inutiles.