Le prix des transports publics risque d’augmenter de 27% en huit ans
Mobilité
Une augmentation des tarifs de 5,6% en moyenne est annoncée pour décembre 2012. Elle servira à financer les infrastructures. L’abonnement demi-tarif passera à 175 francs, l’AG 2e classe à 3560 francs
Le prix des billets et des abonnements des transports publics continue de prendre l’ascenseur. Une hausse moyenne de 27% en moins de dix ans se confirme. Vendredi, l’Union des transports publics (UTP), qui regroupe toutes les entreprises de transports du pays, a annoncé un renchérissement moyen des tarifs de 5,6% pour décembre 2012.
Cette augmentation découle de la décision du Conseil fédéral de reporter sur les voyageurs une partie des coûts de l’entretien et de la construction du réseau. Le report de charges, décidé par voie d’ordonnance avant même que le parlement se soit prononcé sur le financement futur des nouvelles infrastructures, s’élève à 200 millions. S’il était entièrement mis à la charge des usagers, le coût des déplacements renchérirait de 9% en moyenne. La branche des transports publics a toutefois décidé de ne pas en répercuter la totalité sur la clientèle. Une partie de cette somme sera couverte par des gains de productivité. La hausse moyenne atteindra ainsi 5,6%.
Elle est variable selon les titres de transport. Une fois encore, ce seront les abonnements généraux qui subiront le renchérissement le plus important. Ils coûteront 8,1% plus cher en moyenne. Alors qu’il vient tout juste de passer de 3300 à 3350 francs en décembre dernier, l’abonnement de deuxième classe grimpera à 3560 francs (+6,3%) dans dix mois. Quant au sésame de première classe, qui coûte 5350 francs au lieu de 5150 depuis deux mois, il fera un saut de 450 francs (+8,1%) et coûtera 5800 francs dès décembre prochain. Le demi-tarif augmentera de 10 francs (+6,1%). Son prix sera de 175 francs contre 165 francs aujourd’hui. Les billets isolés seront eux aussi facturés 4% plus cher en moyenne.
Cette nouvelle hausse fait suite à celles intervenues en 2010 (+5,9% en moyenne) et en 2011 (+1,2%). Comme les CFF, principal pilier de l’UTP, souhaitent disposer d’un volume de recettes plus large pour pouvoir financer l’achat de matériel roulant supplémentaire, de nouvelles adaptations sont possibles en 2013, 2014 et 2015. En 2016, la Confédération pourrait revenir à la charge pour le financement des infrastructures. Le Conseil fédéral prévoit, à cette date, de reporter 100 millions supplémentaires sur les entreprises de transports et sur les usagers. Rien n’est décidé, mais c’est dans l’air. Le directeur de l’UTP, Ueli Stückelberger, estime que le prix des transports publics devrait augmenter de 20% en moyenne entre 2012 et 2018. Si l’on ajoute les adaptations décidées depuis 2010, le renchérissement atteint ainsi 27% en huit ans.
Comment les usagers vont réagir à ces hausses successives? Sans doute assez mal. L’Association transports et environnement (ATE) s’en inquiète. «Une majoration unilatérale des prix du chemin de fer, le moyen de transport le plus écologique sur les longues distances, n’a pas de sens. Cette mesure incitera les voyageurs à utiliser davantage leur voiture», commente l’ATE dans un communiqué. Le Surveillant des prix aura son mot à dire. L’an dernier, il avait contraint l’UTP à modérer l’augmentation moyenne envisagée et l’avait ramenée à 1,2% au lieu de 1,5%. Il devrait donner son avis sur les propositions présentées vendredi par l’UTP d’ici au mois de mai.