Le procès politique de la rentrée

En Valais, les questions de procédure liées au for juridique sont en passe de devenir un véritable sport cérébral pour juriste. Dans l'affaire des affiches, le zèle des tribunaux à se passer la balle avec des arguties juridiques hautement savantes en devient presque comique. Pourtant les faits ne sont pas bien compliqués: il s'agit d'une atteinte à l'honneur et de dommages à la propriété.

Mais cette question de for ne cache-t-elle pas en fait une volonté dilatoire doublée d'une baisse de courage? En Valais, beaucoup se passeraient bien de ce procès avec en toile de fond l'avortement. Sur un plan politique plus large, c'est le procès de l'extrême droite valaisanne qui gravite autour du mouvement chrétien-conservateur et des milieux d'Ecône. Ceux-ci sont en général très bien représentés dans la justice valaisanne. C'est sans doute aussi une raison pour laquelle les magistrats ne s'enthousiasment guère à l'idée de devoir juger.

Dans ces conditions, qu'attendre d'un procès? Les accusés se poseront en champions ou martyrs de la lutte contre l'avortement, et leurs traditionnels et bruyants supporters en profiteront pour donner de la voix. S'ils sont condamnés, pour sûr qu'ils porteront cette condamnation comme une médaille, même si leur opération était anonyme et lâche. Face à ces fils modèles ou pères de famille nombreuse, les plaignantes auront la délicate tâche de représenter en Valais la cause de la solution des délais.