Le parti le plus fort
Dans un message lu par Liliane Maury-Pasquier, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, qui était samedi à Bruxelles, a notamment dénoncé les inégalités salariales entre hommes et femmes et évoqué le chômage des jeunes, «sujet d'inquiétude». Le président Hans-Jürg Fehr a lui rappelé que le PS restait un parti d'ouvriers, un parti d'employés. Et que ses liens étroits avec les syndicats, critiqués à l'interne par certains, ne sont pas néfastes. «Les syndicats ne sont pas seulement nos frères d'armes historiques, mais aujourd'hui encore, nous appartenons à la même famille.»
Le président a encore rappelé que le PS se fixe pour objectif de devenir le plus fort parti du pays et «faire sauter la majorité bourgeoise de droite du Conseil fédéral, pour donner de meilleures chances à une politique plus sociale et plus écologique».
Puis, Pierre-Yves Maillard, vice-président du parti, est monté à la tribune. Et ne s'est, lui, pas privé de critiquer la campagne de l'UDC, «ce parti d'extrême droite». «Les moutons noirs d'aujourd'hui, il faut aller les voir dans les fouilles avec des pelles et des pioches. Ils nous rendent des services. Il est odieux de vouloir continuellement les montrer à la vindicte populaire!» a déclaré le conseiller d'Etat vaudois, en faisant allusion à la campagne d'affichage du parti de Christoph Blocher. «L'UDC dicte la politique migratoire de la Suisse depuis une dizaine d'années, politique qui a conduit à une explosion de la main-d'œuvre clandestine», avait-il lancé, quelques minutes plus tôt. «Qui veut renvoyer les dizaines de milliers d'étrangers sans papiers de Suisse? Les mêmes qui refusent de voter pour une loi sur le travail au noir! L'UDC est en fait contre l'immigration légale, mais favorable à une immigration illégale, qui permet de mieux exploiter une main-d'œuvre sans droits!» «Un parti qui a tant d'argent n'est pas un pari net», a-t-il encore critiqué.
Christoph Blocher n'a pas non plus été épargné. Pierre-Yves Maillard, le sourire en coin: «Le voilà qui envoie sa femme à la rencontre du peuple pour le sauver...» Son discours a été suivi d'une «standing ovation» des militants. Evoquer des solutions pour remédier à la précarité du monde du travail, c'est bien; mais une bonne partie d'entre eux étaient aussi là pour entendre ce type de propos sur l'UDC et son conseiller fédéral zurichois.
Trois heures de sommet et, au final, une déclaration en 12 points en faveur d'une Suisse «plus juste et plus sociale». A travers ce texte, le PS s'engage notamment à poursuivre son action pour mieux intégrer les personnes handicapées sur le marché du travail, pour une retraite flexible pour tous dès 62 ans et pour une stricte application des mesures d'accompagnement pour la libre circulation des personnes.
ULe Parti évangélique s'est lui aussi réuni ce samedi, à Aarau. Il a complété sa plate-forme électorale en précisant que les musulmans doivent respecter les valeurs démocratiques.