politique
Les socialistes réunis à Thoune (BE) ont finalement décidé de ne pas soutenir le référendum contre la révision de la loi sur l’asile. Par ailleurs sur l’Europe, Christian Levrat a estimé que la Suisse était «à la croisée sdes chemins» et que le statu quo n’était plus possible
Les délégués du PS Suisse sont réunis à Thoune (BE) ce samedi. Ils devaient décider si le parti soutient le référendum contre la révision de la loi sur l’asile, sujet qui a divisé le parti . Peu avant 14 heures, le vote a finalement départagé, le parti suit son comité directeur qui s’y oppose, alors que bon nombre de sections cantonales plaidaient en sa faveur.
La question européenne
Les socialistes parlaient aussi Europe. «En matière de politique européenne, la Suisse se retrouve à la croisée des chemins», a déclaré Christian Levrat devant environ 250 délégués réunis samedi à Thoune. Comme en 1999, il faut procéder à une analyse comparative des conséquences pour le pays de la poursuite des relations actuelles, d’une adhésion à l’Espace économique européen (EEE) ou directement à l’Union européenne, a-t-il estimé.
Pour le PS, le statu quo n’est pas possible. La Suisse peut de moins en moins accéder au marché intérieur européen sans en suivre les règles. Actuellement, «60% de nos lois sont directement inspirées par Bruxelles», a constaté le Fribourgeois.
UDC critiquée
La Suisse est aujourd’hui bien plus intégrée à l’Union européenne que si elle avait rejoint l’EEE. «Voilà à quoi nous a conduits le succès de l’UDC en 1992», lorsque le peuple a rejeté l’entrée de la Suisse à l’EEE le 6 décembre, a lancé le président du PS, alors que les opposants à l’UE fêtent dimanche les 20 ans de ce scrutin au bord du lac de Bienne.
Christian Levrat s’est montré sceptique sur une adhésion à l’EEE, un «club qui ne contient plus que la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein».
Vendredi, le Conseil fédéral a estimé que l’adhésion à l’EEE n’est pas une voie très réaliste et a vanté les mérites de la poursuite de la voie bilatérale. L’idée d’une adhésion de la Suisse à l’EEE a été relancée mercredi par le président du PDC Christophe Darbellay.
En finir avec l’hypocrisie
Concernant la libre circulation des personnes, le PS exige de nouvelles mesures d’accompagnement sur le marché du travail, mais aussi en matière de logement, d’infrastructures publiques et de formation. «Sans cela, nous ne soutiendrons pas l’élargissement de la libre circulation à la Croatie», a prévenu le Fribourgeois.
En matière de secret bancaire, Christian Levrat demande au Conseil fédéral de faire preuve de «clairvoyance» et de négocier avec l’UE l’introduction de l’échange automatique d’informations. Selon lui, la Suisse doit traiter les criminels du fisc comme les autres criminels. Et de critiquer «l’hypocrisie» de la droite, qui lutte pour stopper l’immigration, sauf pour les riches étrangers, qui sont attirés grâce à des privilèges fiscaux.