Le président du Parti socialiste bernois Roland Näf a de son côté réitéré sa demande de démission du conseiller national biennois. Mais une exclusion du parti n’entre pas en ligne de compte. «Ce serait exagéré», car Lumengo n’a pas commis de crime, estime M. Näf.
Il part du principe que l’élu n’a pas agi avec une mauvaise intention, mais par naïveté. On ne peut toutefois pas accepter qu’un politicien manipule des bulletins de vote, note le président bernois. La section cantonale souhaite maintenant discuter avec M. Lumengo, mais aucun rendez-vous n’a été fixé pour l’heure.
Roland Näf espère qu’une rencontre pourra avoir lieu encore ce week-end. Vendredi, Ricardo Lumengo n’était pas joignable, y compris par M. Näf. La cheffe du groupe socialiste aux Chambres fédérales Ursula Wyss n’était pas non plus joignable pour une prise de position.
Corrado Pardini lui succéderait
En cas de démission de Ricardo Lumengo du Conseil national, c’est le député au Grand Conseil Corrado Pardini, de Lyss, qui lui succéderait. Ce syndicaliste très engagé est responsable du secteur industrie au sein du syndicat Unia.
Le PS bernois tiendra son congrès le 24 novembre. L’affaire Lumengo ne devrait toutefois pas être abordée, selon Roland Näf. A l’ordre du jour figurent certes les élections fédérales de 2011, mais il sera alors question de la formation et des listes, mais pas encore des noms, précise le président de la section cantonale.
Peine avec sursis
Le Tribunal d’arrondissement de Bienne a condamné jeudi Ricardo Lumengo pour fraude électorale à 10 jours-amende à 180 francs par jour avec sursis et à une amende de 540 francs. Il doit en outre s’acquitter des frais de justice, à hauteur de plus de 15’000 francs.
Elu il y a trois ans au National, le socialiste a admis avoir rempli de sa main 44 bulletins de vote à son nom lors des élections de 2006 au Grand Conseil. Mais il assure avoir voulu aider des électeurs qui l’approchaient pour savoir comment exercer le droit de vote. Il a toujours contesté la fraude électorale.
Après le jugement, M. Lumengo a fait appel et déclaré que tant qu’il n’a pas été condamné en deuxième instance, il se considère comme innocent. Il n’envisageait pas de démissionner dans l’immédiat, malgré les injonctions du PS bernois.