On pouvait parler d'angélisme sur la question de l'immigration.
Nous avons effectivement empoigné la question avec courage et clarifié notre position sur la laïcité. Il était important d'affirmer clairement que les valeurs d'égalité et de laïcité à l'école doivent primer sur la tolérance et le respect des minorités. Nous pensions que l'affirmation de la liberté des religions l'emporterait, chez les Alémaniques, sur la laïcité. Cela n'a pas été le cas.
Il semble que le parti reste tout de même divisé.
Les votes importants ont été très clairs. Nous avons su montrer les aspects positifs de l'obligation de faire des efforts pour s'intégrer et le fait que l'exercice apporte un bonus et non un malus aux intéressés. L'école est obligatoire et le fait qu'aucun parent et aucun enfant n'aient à se poser la question de la fréquenter ou pas a été un énorme progrès. Le même raisonnement vaut pour les cours de langues. Elle donne une chance à ceux qui ne voudraient ou ne pourraient pas la saisir si on leur laissait la liberté de choix.
Question à Pierre-Yves Maillard. «Des valeurs qui doivent primer sur la tolérance»
Question à Pierre-Yves Maillard, vice-président du Parti socialiste suisse et conseiller d'Etat vaudois.
,Le Temps: On a l'impression que le PS a renoncé samedi à une partie de son angélisme.
Pierre-Yves Maillard: J'ai utilisé cette expression, mais pour parler de notre angélisme à l'égard de l'UDC. Nous devons maintenant parler clairement de ceux qui exploitent chaque fait divers pour stigmatiser les immigrés, alors qu'ils ne font rien pour lutter contre l'immigration clandestine. La lutte contre les réseaux, les trafics, le proxénétisme et la pornographie est du ressort du chef du Département de justice et police. Nous sommes le seul pays au monde où le ministre de la Justice exploite les faits divers qu'il est censé combattre.