Mini-révolution à l'UDC vaudoise: le 13 juillet dernier, le parti s'est choisi pour la première fois un président hors de ses rangs ruraux. A 60 ans, Gérald Nicod succède ainsi à Pascal Dessauges. Ce dernier souhaitait passer le flambeau à huit mois des élections cantonales, si possible à un président issu du groupe parlementaire. Son successeur, président de la section de Lavaux, n'est pourtant pas député. Mais ce n'est pas un inconnu des hautes sphères de l'UDC suisse: il est l'artisan des rencontres politiques de Montreux, sorte d'Albisgüetli romand organisé depuis 2003.

Le Temps: L'UDC a choisi un président issu de son aile urbaine. Comment expliquez-vous cette rupture?

Gérald Nicod: Je ne veux pas parler de rupture. On peut sans doute identifier deux tendances au sein de notre parti, mais leurs différences ne sont pas si grandes qu'on veut bien le dire. Nos lignes directrices sont communes. Entre les sections rurales plus anciennes et les nouvelles sections urbaines, la différence est plutôt dans la communication, et dans le rythme. En ville, nos membres sont plus fougueux, ils veulent aller plus vite, alors que les autres préfèrent laisser le temps au temps.

- Justement, le rythme électoral choisi va sans doute frustrer une partie de l'UDC, avec un seul candidat au Conseil d'Etat en 2007...

- Pour le moment, notre décision n'est pas prise. D'ailleurs, notre conseiller d'Etat, Jean-Claude Mermoud, lui-même n'a pas encore annoncé ses intentions. Mais nous allons effectivement plutôt vers un candidat unique, uni avec les libéraux et les radicaux.

- Aux élections communales de mars dernier, votre parti avait de plus grandes ambitions. Il espérait renouveler les scores des fédérales de 2003, avec 22% des voix...

- Nous devons être réalistes. Une élection cantonale n'a rien à voir avec des fédérales. Et l'exemple de Berne (ndlr: où la gauche a remporté la majorité face à une droite affaiblie par quatre candidats UDC) est arrivé à point nommé: si nous sommes trop gourmands, nous pouvons être les fossoyeurs du centre droit.

- Où en sont les relations entre les trois partis de la droite?

- Nous nous entendons très bien avec les libéraux. Avec les radicaux, c'est parfois un peu plus difficile, parce que c'est un parti plus divisé. Mais je crois qu'ils ont compris que leur salut viendra d'une collaboration avec nous.

- Lors des élections communales, l'UDC a eu de la peine à remplir ses listes. Rencontrera-t-elle le même problème pour les cantonales?

- Je ne pense pas. C'est vrai que nous avons beaucoup de sympathisants qui hésitent à s'engager tout de suite. Il faut dire aussi que nous venions de créer la plupart de nos sections urbaines. Un an plus tard, les gens sont prêts. Ma principale préoccupation reste de trouver des jeunes et des femmes, qui sont encore trop rares chez nous.