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Questions à Marie-Josée Aerschmann. «La Tour-de-Trême doit rester cette fenêtre ouverte sur la campagne»

Questions à Marie-Josée Aerschmann, qui milite contre la fusion de sa commune avec Bulle

La récolte de signatures contre la fusion entre Bulle et La Tour-de-Trême va certainement débuter. Lundi soir, les deux législatifs ont pourtant massivement approuvé la convention de fusion. Les opposants, provenant de tous bords politiques, ne vont pourtant pas en rester là. Le référendum va probablement être lancé par un groupement citoyen, la majorité des partis politiques soutenant le projet. Si 10% des citoyens de chaque commune attaquent la décision de leur législatif respectif, un vote sera alors organisé le 26 septembre. Opposante de la première heure à ce rapprochement, la socialiste Marie-Josée Aerschmann sera une des leaders de la fronde ces prochaines semaines.

Le Temps: Quels sont les motifs qui vous poussent à rejeter la convention de fusion entre Bulle et La Tour-de-Trême?

Marie-Josée Aerschmann: Bulle est le chef-lieu de la Gruyère. Cette cité est beaucoup plus importante que notre village. Il y a un vrai déséquilibre dans ce rapprochement. Nous sommes inquiets d'un manque possible de politique de proximité. Mais il y a aussi une perte de souveraineté. A mon sens, nous devons préserver notre autonomie. Avec des finances saines et des terrains à bâtir en quantité suffisante, nous aurions intérêt à conserver la maîtrise de notre développement.

– Pourtant, le projet ficelé par les exécutifs des deux communes est solide. Les collaborations sont toujours plus importantes. Votre opposition à la fusion ne repose-t-elle pas sur des considérations purement affectives?

– Il est vrai que ma résistance est avant tout sentimentale. Nous allons perdre la tour qui figure sur notre fanion pour ne conserver que l'évocation de la Trême. Je crois que cela touche le cœur des habitants. La Tour-de-Trême est une fenêtre sur la campagne. En ne faisant plus qu'un avec Bulle, nous allons perdre cette identité villageoise qui est la nôtre. Le lancement d'un référendum va permettre aux citoyens, si la procédure aboutit, de se prononcer.

– Mais les perspectives de construire avec plus de vigueur un avenir commun et de renforcer le développement économique et culturel du pôle gruérien ne vous séduisent-elles pas?

– Il faut reconnaître que le travail effectué par les communes a été bon. Dans ce projet, Bulle n'avale pas La Tour. Pour cette raison, je ne suis pas fondamentalement opposée à la fusion. Mais qui peut nous assurer que cela ne va pas changer à l'avenir? Notre commune doit rester ce grand village au cœur de la Gruyère. Mais il est évident que si le peuple se prononce, nous serons satisfaits de sa décision.