Il était devenu discret au point de se faire oublier ce printemps, mais le Covid-19 a retrouvé toute son actualité. Au point de se réinviter dans la politique fédérale aux portes des vacances d’été. Vendredi, le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), Lukas Engelberger, préconisait une «recommandation rapide» de la Confédération pour une quatrième dose de vaccin, l’immunité contre le virus diminuant avec le temps.

Aujourd’hui, cette deuxième dose de rappel est déjà possible. Mais comme elle n’est ni officiellement autorisée par Swissmedic, ni recommandée par la Commission fédérale pour les vaccinations, elle n’est pas gratuite. Ceux qui souhaitent cette nouvelle inoculation doivent donc débourser 60 francs environ.

Contacté, le Département fédéral de l’Intérieur (DFI) laisse entendre que la recommandation pour cette 4e dose de vaccin est «imminente». La Confédération devrait faire une annonce en début de semaine prochaine, concernant principalement les groupes de population les plus vulnérables. Au courant de l’imminence de ces nouvelles recommandations fédérales, plusieurs médecins cantonaux disent vouloir attendre que ces dernières soient effectives avant de s’exprimer sur le sujet.

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Retour du masque dans les transports publics?

Le 1er avril, le masque tombait dans les transports publics après vingt et un mois d’obligation. Une bouffée d’air qui pourrait bien prendre fin si les cas de covid continuent d’augmenter à ce rythme. Pour l’heure, les cantons sont seuls responsables de prendre une telle mesure, la Confédération leur ayant redonné la main. Au risque d’une nouvelle cacophonie?

Secrétaire général de la CDS, Michael Jordi estime qu’il est «encore trop tôt» pour que des mesures contraignantes soient justifiées, mais que si la situation devait se dégrader, «la réponse doit être fédérale ou intercantonale, car des décisions individuelles canton par canton n’auraient aucun sens sur les grandes lignes des CFF comme Zurich-Genève par exemple.»

Toujours dans cette hypothèse, «qui reste improbable», il estime que ce serait à la Confédération d’adresser des recommandations aux citoyens. Même si certains d’entre eux n’attendent pas les consignes ou une aggravation de la situation. «Par rapport à il y a deux semaines, on voit toujours plus de personnes porter le masque de manière volontaire dans le train.»

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Directeur de l’Union des transports publics, Ueli Stückelberger ne voudrait pas que les trains et les bus fassent «figure d’exception» alors que les commerces sont écartés de la discussion. «Nous suivrons bien entendu les consignes des cantons ou du Conseil fédéral si elles devaient s’annoncer, mais ce n’est pas aux transports publics d’être le seul endroit à faire des concessions.» Quant à une éventuelle recommandation sans obligation, «ce serait compliqué», le plus important restant que «tout soit clair pour les passagers».

«Il n’y a pas de risque de cacophonie»

Pour le conseiller d’Etat Mauro Poggia, rien n’indique pour le moment que la Confédération prendra des mesures coercitives particulières. «Bien que les cas aient augmenté, les hôpitaux ne sont pas surchargés. Il n’y a donc pas d’évidence pour que les autorités fédérales aillent plus loin que des recommandations. Cela ne devrait pas susciter de réactions très différentes de la part des cantons. La probabilité est donc assez faible que les Genevois prennent d’autres mesures que les Vaudois par exemple.» Sur la question sensible du port du masque dans les transports publics, le chargé de la Santé genevoise estime «qu’une suggestion serait, si nécessaire, moins compréhensible qu’une obligation».

Même constat du côté de son collègue valaisan Mathias Reynard: «Il n’y a pas de risque de cacophonie entre les cantons, puisqu’il n’y a pas de raison pour que de nouvelles mesures soient prises.» Prenant l’exemple de l’Hôpital du Valais, l’élu socialiste indique que les cas sont très fluctuants, et que le covid est rarement la cause même de l’hospitalisation. Concernant la 4e dose, «l’Etat valaisan se prépare pour la vaccination des groupes d’âge les plus à risque, mais là aussi, il n’y a pas lieu que cela aboutisse à des mesures radicales».

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