Regine Sauter, défenseuse des bilatérales
Les novices du Palais
La conseillère nationale PLR, directrice de la chambre de commerce de Zürich, passe pour l’une des figures les plus libérales du nouveau parlement

A peine arrivée au Palais fédéral, Regine Sauter a déjà un agenda minuté, entre les rendez-vous avec des journalistes et les séances de groupes. «Il faut apprendre à connaître les lieux, les codes, les gens. C’est enthousiasmant.»
Mais tout n’est pas nouveau pour la PLR fraîchement élue. Avant de siéger au Grand conseil zurichois et de devenir directrice de la Chambre de commerce de Zurich, elle avait déjà travaillé à Berne, comme petite main au service du secrétariat général de son parti. Un premier contact avec la machine parlementaire qui n’a pas freiné son envie de carrière politique.
La Zurichoise de 49 ans remportait sa première élection il y a onze ans, se hissant au parlement cantonal. «Le parti avait besoin de forces et appréciait l’arrivée de nouvelles volontés, en particulier féminines», se souvient-elle.
Elle situe son éveil à la politique à ses années de gymnase, où elle était de tous les débats sur les relations entre la Suisse et l’Union européenne.
Du haut de ses 18 ans, elle avait déjà les idées claires: «J’étais favorable à une adhésion à l’UE.» Trente ans plus tard, elle a changé d’avis, mais regrette que la Suisse n’ait pas «saisi la chance d’entrer dans l’Espace économique européen en 1992. Depuis, nous devons nous débrouiller avec les accords bilatéraux.»
Des acquis qu’elle compte bien défendre coûte que coûte à Berne. Pour la mise en œuvre de l’article 121a «contre l’immigration de masse», l’application d’une clause de sauvegarde, piste évoquée entre Bruxelles et Berne comme une solution technique, lui semble acceptable, «tant qu’elle ne met pas en péril les accords bilatéraux».
Regine Sauter passe pour l’une des plus libérales du nouveau parlement. Elle a été portée dans sa campagne par la ville de Zurich, son fief, et par son réseau dans les milieux entrepreneuriaux.
La défense de l’économie et les relations entre la Suisse et l’Europe ne seront pas ses seuls points de mire. La Zurichoise siégera à la Commission de sécurité sociale et de santé publique. Avec un enjeu de taille pour la législature à venir: la réforme de la prévoyance vieillesse. «Il faudra s’assurer de son financement», souligne l’élue, dont les idées ne dévient pas de la ligne de son parti sur ce terrain.