Selon nos informations, quatre cantons alémaniques et Fribourg ont renvoyé par ce biais des requérants d'asile africains déboutés, dont certains d'office, et des individus en situation illégale. Tous auraient au moins une fois refusé d'être rapatriés par un avion de ligne normal, en se montrant agressifs. Dans l'avion spécialement affrété par les cinq cantons et la Confédération, chaque Nigérian était surveillé par deux policiers et avait les bras attachés. Rien en revanche pour entraver leur respiration.
Deux «vols spéciaux» vers Lagos ont déjà été organisés en mars et juin, avec respectivement dix et treize Nigérians – ou présumés Nigérians – à leur bord. Depuis janvier, près de vingt vols de ce type ont été affrétés. Entre 25 et 40 «vols spéciaux» ont lieu chaque année. De source fiable, le coût de ces opérations destinées à se défaire de personnes qui ne peuvent prétendre à un statut de réfugié est d'environ 100 000 francs par vol.
La Suisse a récemment ratifié un accord de réadmission avec le Nigeria. L'ODM ne procède toutefois pas uniquement à des renvois forcés vers des pays qui ont signé de tels accords à un niveau ministériel. Pour convaincre le pays concerné de «reprendre» ses ressortissants, la Suisse propose parfois de petits «susucres». Comme, par exemple, participer à la formation d'agents de sécurité locaux.