«Chape de plomb», «mise sous tutelle», «copinage dans les nominations». La mise au banc, fin février, d’un médecin-chef de l’Hôpital du Valais, le docteur Daniel Savioz, qui avait mis en doute la qualité d’un certain nombre d’interventions de chirurgie viscérale et abdominale dans son service, a entraîné une cascade de critiques à l’encontre du Réseau Santé Valais (RSV) et révélé d’autres malaises.
Certains témoignages, longtemps entendus en coulisses – depuis la création du RSV il y a six ans – sont désormais recueillis méthodiquement par un ancien Conseiller d’Etat, Serge Sierro, et un professeur, Jean-Claude Pont, qui mènent croisade contre l’institution et jettent le flou sur la qualité des soins et la sécurité des patients en Valais. «Les hôpitaux valaisans sont aussi sûrs que ceux de nos cantons voisins», répond le Conseiller d’Etat Maurice Tornay dans une interview accordée au Temps et à paraître demain.
L’éviction du docteur Savioz traduit-elle également une guerre de tranchées entre les HUG et le CHUV qui se disputeraient les patients sur le territoire valaisan à l’aube de l’ouverture des frontières cantonales? «Probablement, mais cette chasse aux patients a aussi l’effet d’une saine stimulation entre médecins de haut niveau», réagit le patron de la santé qui ne plie pas à la demande faite par une partie de la classe politique, cette semaine encore au Grand Conseil, de réaliser une expertise neutre.
Maurice Tornay concède en revanche analyser l’opportunité de séparer les fonctions de chef du service de la santé et de médecin cantonal aujourd’hui cumulées par le Docteur Georges Dupuis également vertement critiqué par les détracteurs du RSV.