La politique est parfois perçue comme éloignée du quotidien des gens. Le contre-exemple parfait est la loi covid soumise au peuple le 28 novembre. Le résultat aura un impact immédiat sur les Suisses. En cas de rejet, les aides économiques prendront fin, pour les chômeurs, les bénéficiaires de RHT ou pour les organisateurs de manifestations. Ces éléments sont trop souvent oubliés car toute l’opposition est focalisée sur le certificat covid.

Notre mémoire est courte. Il y a un an, les fêtes de Noël se limitaient à une poignée de personnes. Les restaurants étaient fermés. Les théâtres et les salles de cinéma aussi. Les matchs de hockey se tenaient à huis clos. Voyager à l’étranger était un rêve. Le moral de la population était au plus bas.

Aujourd’hui, fêter avec nos proches, se rendre à l’étranger, profiter de l’offre culturelle ou gastronomique est possible.

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Piqûre libératoire

Ce retour à une quasi-normalité a un nom: vaccination. La Suisse a bien géré cette étape clé. Très rapidement, des doses ont été commandées et tous ceux qui le souhaitaient ont pu obtenir le sésame.

Le corollaire de cette piqûre libératoire est le certificat covid. Au cœur des tensions. Ses opposants dénoncent une restriction de leurs libertés… Pourtant ils sont libres de choisir leur propre voie. Jamais la Suisse n’obligera l’ensemble de sa population à se faire vacciner. Une telle imposition est contraire à ses valeurs. La volonté de chacun doit être respectée.

D’autant plus que la Suisse dispose d’un moyen exceptionnel pour régler ses conflits: le vote populaire. Il permet un débat public et ouvert. Toutes les positions s’expriment, parfois rudement. Au final, les Suisses votent, et la décision est respectée.

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La solitude d’Alain Berset

Malheureusement, les campagnes politiques se durcissent et dérapent. Il est intolérable que des politiciens soient menacés de mort. Que des actes de violence soient redoutés.

Ce qui est également fort regrettable, c’est le silence de la majorité du monde politique, qui n’ose pas soutenir avec force une loi essentielle pour l’avenir social, sanitaire et économique du pays. Alain Berset semble seul au front. Ses collègues du Conseil fédéral sont très discrets, tout comme les conseillers d’Etat omniprésents depuis le début de la crise. Ne pas débattre publiquement, c’est laisser la voie ouverte aux plus extrémistes. La liberté mérite mieux que cela.


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