Estimé à 25%, rémunéré à 40000 francs par an, le poste de président de la RTSR est une fonction politique. Son titulaire a besoin d'une vision pour la radio-TV, mais il doit surtout défendre sa région linguistique dans la structure fédéraliste de la SSR. Il occupe une place à son conseil d'administration.
Le président de la RTSR doit avoir un poids politique indéniable pour s'assurer que la Suisse romande conserve les moyens de produire une radio et une télévision de qualité et répondant aux critères du service public. La clé de voûte est la répartition du produit de la redevance. Il faut faire admettre aux Alémaniques, qui représentent 77% de la population, qu'ils n'ont droit qu'à 42% de la manne. La Suisse romande touche, elle, 32%, bien plus que la proportion de sa population.
Le président de la RTSR est encore appelé à jouer les équilibristes à l'intérieur de la Suisse romande, à faire contrepoids au lémanocentrisme des médias électroniques. Le choix d'un Jurassien n'est pas innocent. «L'expérience politique et la sensibilité aux équilibres régionaux priment les compétences techniques», relève Jean Cavadini, même si les défis technologiques ne manquent pas.
Après douze ans au gouvernement, Jean-François Roth s'organise une retraite active. En plus de la RTSR, il préside la Commission fédérale des loteries et des paris. Un autre job «national», qui lui prendra environ 30% de son temps.