Sondage
Partisans et adversaires de la réforme de l’imposition des entreprises sont au coude-à-coude

Le sort de la réforme de l’imposition des entreprises III (RIE III) est plus qu’incertain. Le deuxième et dernier sondage réalisé par l’institut gfs.bern pour le compte de la SSR montre que les adversaires de ce projet ont quasiment rejoint les partisans dans les intentions de vote: ces derniers représentant 45% (-5%) des 1400 personnes interrogées alors que 44% (+9%) annoncent qu’ils glisseront un non dans les urnes.
Cette «situation de pat» laisse l’issue du scrutin ouverte. La tendance est au non, ce d’autant plus que le oui recule, mais gfs.bern ne peut exclure qu’elle s’affaiblisse et que, en fin de compte, la réforme controversée passe quand même la rampe le 12 février. Le découpage politique ne réserve aucune surprise: dans le camp rose-vert, deux électeurs sur trois ne veulent pas des pertes fiscales qu’induirait ce projet, alors que, à droite, c’est l’électorat libéral-radical qui lui est le plus favorable (73% de oui contre 17% d’avis négatifs).
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Les principaux arguments en faveur de la réforme: la compétitivité internationale et l’abolition des privilèges fiscaux des entreprises internationales. gfs.bern ne relève aucune différence significative selon les régions linguistiques. En revanche, les catégories de revenus les plus élevées ont tendance à voter en faveur de la RIE 3 alors que les personnes disposant de 5000 à 7000 francs de revenu ont basculé dans le camp du refus.
La naturalisation facilitée mal en point
Le deuxième sondage montre un tassement du soutien, étonnamment élevé en décembre, accordé à la naturalisation facilitée des jeunes étrangers. En un mois, le oui a reculé de 74 à 66% alors que le non a progressé de 21 à 31%. Cette évolution est notamment liée à l’entrée en campagne, tardive, des opposants et à leurs affiches montrant une femme recouverte d’une burqa.
Ce slogan divise les esprits, puisqu’il laisse croire que la naturalisation facilitée pourrait être ouverte à des «personnes culturellement mal intégrées», un argument fermement contesté par les partisans de cette initiative lancée par la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD).
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C’est en Suisse romande que le soutien reste le plus fort. Une majorité se dessine dans les rangs socialistes, verts, démocrates-chrétiens et libéraux-radicaux. Toutefois, gfs.bern ne peut exclure que le non finisse par l’emporter. Il faut rappeler que la double majorité du peuple et des cantons est requise.
Le Forta, autoroute pour un «oui»
Face à ces incertitudes, le fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (Forta) semble emprunter un chemin tranquille. Le oui s’est renforcé, passant de 60 à 62% alors que le non a régressé de 32 à 28%. Le soutien s’est raffermi au PLR alors qu’il s’est affaibli à l’UDC ainsi que, curieusement, au PDC, parti de la ministre des Routes Doris Leuthard.
A gauche, le PS et les Verts ont recommandé de rejeter ce fonds routier. Mais l’électorat sondé par gfs.bern donne une autre image: au sein de ces formations, les oui (46% chez les Verts, 52% au PS) sont plus nombreux que les non (respectivement 43% et 34%). Le oui progresse dans toutes les régions linguistiques.
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