Roms en Suisse : gare aux stéréotypes
discrimination
Les Roms sont souvent victimes de généralisations et parfois de manière discriminante. C’est une étude de l’Université de Zurich qui le dit
La moitié des articles et émissions traitant de la situation ou de la présence des Roms en Suisse utilise des généralisations. Et une fois sur quatre les auteurs y associent des stéréotypes négatifs, selon une étude de l’Université de Zurich commandée par la Commission fédérale contre le racisme. Ainsi, une contribution journalistique sur huit tend à être discriminante.
« Il ne s’agit pas de nier ou de cacher la réalité des problèmes liés à la présence de Roms. Mais nous voulons rappeler qu’il s’agit d’abord de personnes et que celle-ci ne doivent pas toutes être mises dans le même panier », a rappelé la présidente de la commission Martine Brunschwig Graf. Comme exemple de généralisation discriminante, l’ancienne conseillère d’Etat et parlementaire genevoise a cité ce titre d’un journal romand : « Attention ! Les Roms arrivent », pour signaler leur présence à Genève.
L’institut zurichois Fög met d’ailleurs en évidence la différence de traitement des médias suisses lorsqu’ils rapportent sur la situation des Roms à l’étranger ou en Suisse. Dans 50 % des articles traitant de Roms chez nos voisins, les médias suisses mettent en avant les questions d’intégration ou le choc culturel. Mais lorsque l’on parle des Roms en Suisse, ce sont avant tout les questions de mendicité et de criminalité qui dominent. «Sans doute y-a-il là un effet de proximité », selon martine Brunschwig Graf.
Autre exemple de généralisation, on confond souvent les Roms , dont beacoup sont sédentaires mais immigrés en Europe de l’Ouest, avec les gens du voyage suisses ou français comme les Yéniches ou les Manouches.
Enfin, le traitement des questions liées aux Roms diffère selon les titres. Les journaux gratuits ou la presse populaire ont tendance à généraliser, contrairement aux journaux par abonnement ou à la télévision. De plus, les Roms ont peu le droit à la parole (13% des articles) et uniquement pour répondre face à des reproches ou accusations. Les Roms ne semblent exister que par les problèmes, « on ne voit pas ce qu’ils sont ni ce qu’ils pensent », déplore la présidente de la commission.