Dans les allées, les premiers visiteurs patientent déjà pour s'asseoir au volant d'une voiture qu'ils ne conduiront peut-être jamais. Peu importe, seul les plaisirs de découvrir et d'admirer comptent. Plus qu'Expo.02, le Salon rassemble la Suisse entière: la langue de Dürrenmatt est omniprésente autour des stands. Certains clichés volent en éclats. En Suisse alémanique, on ne se déplace pas seulement en train et en vélo. On se passionne aussi pour les belles et fringantes cylindrée.
Au Salon de l'auto, Adolg Ogi s'emporte contre «actif-trafiC»
Le président de la Confédération a officiellement ouvert la 70e édition
Ouverture en grande pompe jeudi matin du septantième Salon international de l'automobile, avec la présence de nombreuses personnalités dont le président de la Confédération Adolf Ogi et le président du Conseil d'Etat genevois, Guy-Olivier Segond. Une journée officielle émaillée de discours qui l'étaient beaucoup moins. A peine parvenu sur le podium, le président de la Confédération a littéralement déridé l'assemblée. Particulièrement en verve, il a conquis rapidement toute la salle grâce à un humour peu commun à ce niveau de l'échiquier politique. Pour réaffirmer l'opposition du Conseil fédéral à l'initiative «actif-trafiC» qui vise à réduire de moitié en dix ans la circulation en Suisse, Adolf Ogi ironisera: «On peut tout diviser, le trafic, les dépenses militaires. C'est facile. On peut avoir un demi-tunnel du Lötschberg, une demi-descente du Lauberhorn; oui, on peut tout diviser par deux… même mon parti!» Et d'ajouter: «Cependant, le Conseil fédéral dit non à l'initiative rétro-trafic. Je suis un neinsager convaincu quand il s'agit de progresser en marche arrière.»
Pour Guy-Olivier Segond, président du Conseil d'Etat genevois, la voiture de demain sera «urbaine, raisonnable et écologique. Conçue autant par des ingénieurs que par des sociologues et des psychologues. Son caractère s'affirmera au travers de sa couleur. Jaune pour les optimistes, vert pomme pour les impertinents.» Quant au président du comité du Salon, Jean-Marie Revaz, il a évoqué des chiffres qui parlent d'eux-mêmes: 600 millions de voitures sur l'ensemble de la planète, 40 millions produites chaque année, un chiffre d'affaires de quelque 2000 milliards. Des chiffres qui le poussent à soutenir vigoureusement l'initiative populaire AVANTI, qui prône notamment la construction d'une troisième voie autoroutière entre Genève et Lausanne. Mais aussi à refuser l'initiative rétro-trafic qui constitue un «hara-kiri social et économique inimaginable». Il est vrai qu'au Salon de l'auto, le public est déjà acquis à sa cause… Pour preuve, la foule fidèle à ce rendez-vous annuel dès l'ouverture des portes...