Récidive
En cas d’irresponsabilité totale, l’auteur d’un crime n’est pas punissable mais il peut faire l’objet de mesures qu’il exécutera en milieu carcéral s’il représente un risque pour la société ou en milieu hospitalier si la récidive est improbable. C’est ce qui avait été décidé pour «le forcené de Notre-Dame» – un ancien bâtonnier bâlois qui s’était barricadé durant six heures dans une église de Genève et avait blessé par balles le curé et le sacristain. L’homme, aux études et à la carrière militaire exemplaires, en proie à un délire paranoïaque, a bénéficié en 1998 d’un non-lieu assorti d’un séjour en clinique et d’un suivi ambulatoire.
Plus fréquent, la responsabilité peut être considérée comme diminuée. Dans ce cas, les scénarios possibles sont encore multiples. Peter K. peut être condamné à une peine privative de liberté (dont la durée est fixée en fonction de critères tels que les mobiles, les antécédents ou la situation personnelle) à laquelle s’ajoutera une mesure de placement ou d’internement visant à le traiter ou à protéger la société. En cas de responsabilité pleine et entière, c’est encore la prison avec en sus un possible internement de sécurité. D’ici là, juge et psychiatre seront confrontés à une autre difficulté. Celle de composer avec un personnage jusqu’ici réfractaire à l’autorité et pas franchement collaborant.