Selon Ignazio Cassis, les risques nucléaires sont «plus élevés que jamais depuis la fin de la Guerre froide»
Prolifération
En marge de la conférence des pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire, le président de la Confédération s’est montré préoccupé par la possibilité d’une catastrophe nucléaire

Les risques nucléaires sont «plus élevés que jamais depuis la fin de la Guerre froide», a déclaré le président de la Confédération Ignazio Cassis mardi, au lendemain de l’avertissement d’Antonio Guterres. Il a appelé à un changement «urgent et nécessaire».
«Les paroles doivent être complétées par des faits pour éviter des catastrophes humanitaires», a affirmé le Tessinois lors d’une conférence à New York des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), dont la Suisse. Cette rencontre, qui prendra fin le 26 août, doit fixer le cap d’un changement «urgent et nécessaire», a-t-il dit. Comme le secrétaire général de l’ONU l’a exprimé à l’ouverture de la conférence lundi, Ignazio Cassis craint qu’un malentendu n’engendre une catastrophe nucléaire.
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«Notre objectif: un monde exempt d’armes nucléaires»
Afin d’éviter un tel scénario, les Etats dotés doivent renoncer à l’accumulation d’armes nucléaires. «Nous devons réaffirmer notre objectif: un monde exempt d’armes nucléaires», a commenté Ignazio Cassis. Et les installations, dont la guerre en Ukraine a révélé la vulnérabilité, doivent être sécurisées en toutes circonstances, y compris pendant les conflits armés, a-t-il insisté.
Les 191 Etats signataires du TNP se réunissent tous les cinq ans. Dans l’arsenal des puissances nucléaires officielles que sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France – les cinq puissances ayant le droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU – se trouvent encore actuellement près de 13 000 armes nucléaires.
Le traité a été signé en juillet 1968 par les Etats-Unis, l’Union soviétique de l’époque et la Grande-Bretagne, et ratifié en 1970. Seuls l’Inde, le Pakistan, Israël, le Soudan du Sud et la Corée du Nord ne sont pas membres du traité aujourd’hui. A l’exception du Soudan du Sud, tous ces pays sont également considérés aujourd’hui comme des puissances nucléaires.