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Selon les patrons, les objectifs du Conseil fédéral manquent de clarté

Economiesuisse reproche au gouvernement les carences de sa politique de croissance

Economiesuisse, qui demande que la Suisse utilise mieux son potentiel de croissance, n'a pas ménagé ses critiques à l'encontre du programme de législature 2004-2007 du Conseil fédéral, lors de la présentation de son rapport de politique économique, lundi. Selon le président de l'organisation faîtière des entreprises, Ueli Forster, si le rapport reconnaît la nécessité de retrouver la croissance, «il ne présente aucune hiérarchie entre les objectifs stratégiques et opérationnels, contient des banalités et des évidences et ne donne pas le sentiment de la nécessité d'agir».

Alors que jusqu'à présent le programme de législature du Conseil fédéral n'était qu'un catalogue de mesures envisagées par l'administration et présenté au parlement sans vote, pour la première fois cette année, les grandes lignes devront être adoptées par le parlement. La prise de position d'economiesuisse s'ajoutera donc aux avis venus de tous côtés, ce qui ne devrait guère améliorer la clarté des décisions finales.

Pourtant Ueli Forster a rappelé que les attentes d'economiesuisse face à la politique visent quatre secteurs qui ont une grosse influence sur le retour du pays vers la croissance:

L'assainissement et la consolidation des budgets publics avec une diminution de la quote-part de l'Etat.

La mise en place d'un système de formation et de recherche performant.

La réalisation d'un marché ouvert, en particulier s'agissant des monopoles de La Poste, des CFF, de l'énergie, etc. afin de faire baisser les prix.

L'ajustement du système de sécurité sociale aux possibilités de croissance de l'économie.

Or, regrette le patron d'economiesuisse, par son incurie en matière financière et fiscale, la Suisse voit la qualité de son site diminuer par rapport à d'autres pays plus ouverts aux réformes. Ueli Forster a aussi critiqué le train de mesures de croissance pris par le Conseil fédéral en février 2004, qu'il estime trop vague dans certains secteurs importants comme la politique agricole, les services, la formation et la recherche entre autres. Selon lui, le paquet fiscal du 16 mai est un élément pour la mise en place d'un système fiscal plus favorable à l'économie.

Enfin Ueli Forster, qui veut l'unité derrière le Conseil fédéral jusqu'à la fin des négociations, a qualifié d'irresponsable l'intervention des cantons dans la politique européenne. Economiesuisse, qui ne voit pas la nécessité d'une adhésion, estime que la Suisse doit garder intacte et utiliser au mieux sa capacité de négocier avec l'Europe. Elle tient les négociations bilatérales pour la meilleure option afin d'élargir et d'approfondir les relations de la Suisse avec l'UE.