Depuis 1979, le peuple suisse a, sur le plan fédéral ou cantonal, voté une vingtaine de fois sur le nucléaire. Sur le plan fédéral, il n’a jamais soutenu la moindre initiative exigeant l’abandon de cette technologie ou la fermeture d’une centrale. Sur le plan cantonal, Genève (en 1986) et les deux Bâles ont inscrit dans leur Constitution un article interdisant l’approvisionnement en énergie atomique.
En 1990, le peuple suisse a approuvé (54,5% de oui et 22 cantons) un moratoire de dix ans sur la construction de nouveaux réacteurs, moratoire qu’il a refusé de prolonger en 2003 (58,4% de non et 24 cantons). Les deux Bâles, Genève, Neuchâtel, Vaud et le Jura sont traditionnellement les cantons les plus antinucléaires. Le 27 novembre 2016, la population a rejeté l’initiative «Sortir du nucléaire», qui a néanmoins trouvé grâce auprès des électeurs de ces six cantons.
L’électorat du canton de Berne a refusé deux fois de fermer prématurément Mühleberg, sur des scores très comparables: 64,3% de non en 2000, 63,3% en 2014. En 2011, il a accepté du bout des lèvres (51,2% de oui) d’envisager une nouvelle centrale en remplacement de l’ancienne. Lors d’un vote consultatif en 2009, les Vaudois ont néanmoins exprimé leur souhait de ne pas maintenir le site bernois en activité de façon illimitée.
Il faut encore relever les quatre votes négatifs, en 1988, 1995, 2002 et 2011, de la population de Nidwald à propos de l’éventuel entreposage des déchets radioactifs sous le massif du Wellenberg. Ce lieu ne figure plus parmi les priorités de la Société nationale pour le stockage des déchets, la Nagra. Elle privilégie actuellement le Bözberg (AG) et le Weinland (ZH).