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«Nous seuls avons senti le ras-le-bol de la population»

Président du MCG et candidat au Conseil d’Etat, Eric Stauffer n’exclut pas une alliance avec l’UDC

Le Mouvement Citoyens genevois (MCG) a raflé huit sièges de plus au Grand Conseil. La réaction d’Eric Stauffer, président du parti et candidat au Conseil d’Etat

Le Temps: Vous attendiez-vous à une si grande victoire?

Eric Stauffer: Oui, nous l’avions sentie. Nous sommes sur le terrain depuis le mois de juillet, moment où nous avons commencé à récolter des signatures contre le projet CEVA (ndlr: projet de métro transfrontalier). Nous avons observé qu’il s’était passé quelque chose au sein de la population: un ras-le-bol croissant. Les gens ont des craintes très fortes par rapport à l’emploi, et ils sont déçus par les partis traditionnels qui refusent de prendre en compte leurs problèmes. Ce dimanche, le peuple a donné sa réponse de façon cinglante.

– En tant que deuxième force parlementaire, vous ne pouvez plus vous contenter de jouer les trublions: comment entendez-vous assumer vos responsabilités?

– Nous avons désormais les armes pour lutter contre l’exagération du phénomène frontalier, que le système a toléré. Le MouvementCitoyens genevois est favorable à la région franco-valdo-genevoise, il estime que Genève a besoin des frontaliers, mais que la priorité de l’emploi doit être donnée aux résidents genevois. Ce qui inclut de nombreuses communautés étrangères, n’en déplaise à ceux qui nous traitent de xénophobes.

Des mesures d’incitation doivent être mises en place pour les entreprises du secteur privé, comme l’abolition de la taxe professionnelle ou le recours plus fréquent aux allocations de retour à l’emploi en favorisant les Genevois.

Autre domaine de préoccupation: les citoyens en ont marre d’être asphyxiés par les bouchons. Genève a déjà fait sa part d’effort en construisant douze parkings relais: nous allons donc dire à nos amis français qu’ils doivent à leur tour apporter leur contribution.

– Mauro Poggia et vous-même êtes candidats au Conseil d’Etat. N’est-ce pas arrogant? Songez-vous à une alliance avec l’UDC en vue de cette échéance?

– Avec nos 17 sièges, nous avons la légitimité pour placer deux élus au gouvernement. Les Verts en avaient deux avec 16 sièges. En 2005, j’avais fait 20% des voix, il ne me reste donc que 13% à trouver. Quant à l’UDC, la discussion reste ouverte. Si elle écarte la candidature du conseiller national Yves Nidegger au profit du député Eric Leyvraz, nous pourrions entrer en matière.