Par ailleurs, des mouvements écologistes ont déposé de multiples recours devant la justice. «Iceda se construit à 10 mètres du Rhône, l’impact est à haut risque pour le fleuve et la nappe souterraine, argue Claude Cassé, porte-parole de SDN. Et la rupture en amont du barrage de Vouglans après, par exemple, un séisme, engendrerait une catastrophe. EDF nous dit que la vague de 10 mètres n’inonderait pas le site nucléaire, on peut en douter.»
Les regards tournés vers la Suisse
Depuis, le Conseil municipal de Saint-Vulbas a modifié le PLU, ouvrant ainsi la voie à une possible reprise du chantier. «EDF a exercé beaucoup de pressions auprès des élus», accusent les opposants. Leurs recours ayant été rejetés, ils comptent désormais sur ceux déposés en juillet 2012 par la Ville et le canton de Genève auprès du Conseil d’Etat français. Un article de la Constitution stipule en effet que «les autorités cantonales s’opposent par tous les moyens juridiques et politiques à l’installation de centrales nucléaires, de dépôts de déchets radioactifs et d’usines de retraitement sur le territoire du canton et dans son voisinage».
A vol d’oiseau, Iceda est à 70 km de Genève. Le département du conseiller d’Etat Pierre Maudet a fait savoir qu’il n’avait reçu aucune information officielle au sujet de l’éventuelle reprise du chantier sur le site. Le service de presse d’EDF a indiqué que le recours genevois, toujours en attente d’être étudié, «n’était de toute façon pas suspensif et que donc le chantier pourrait rapidement redémarrer».
De son côté, le conseiller administratif genevois Rémy Pagani, qui en mai dernier a rencontré trois commissaires de l’Autorité de sûreté nucléaire, estime que rien n’est joué: «Ces spécialistes m’ont dit que le Bugey était un dossier aussi chaud que Fukushima et qu’un avis favorable de leur part était loin d’être acquis».