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«Sans subventions, pas d’éoliennes»

Questions à Christian Buser, responsable des énergies renouvelables pour la Suisse au sein d’Alpiq, une société ayant des parts dans le site du Peuchapatte (JU) et plusieurs projets dans le Jorat et le Gros-de-Vaud (VD)

Le Temps: Les opposants aux éoliennes réclament que l’on renonce à les subventionner. Votre réaction?

Christian Buser: Une subvention sous forme de RPC ou autre est indispensable pour rendre les parcs éoliens économiquement viables. Supprimer ce soutien est effectivement le meilleur moyen pour stopper complètement leur développement en Suisse, les opposants l’ont bien compris.

– Les entreprises d’électricité passent pour développer l’éolien au détriment des autres énergies renouvelables, le solaire notamment. Pouvez-vous confirmer ou infirmer ce point avec des chiffres comparatifs?

– Notre stratégie est d’investir prioritairement dans les technologies qui produisent le plus de kWh par franc investi ou dont le prix de revient est le plus proche du prix du marché, ce qui est actuellement le cas de l’éolien. L’éolien a aussi un avantage pour la capacité de production au m2. Mais ces deux sources d’énergie sont complémentaires et doivent être exploitées ensemble.

– Ne faut-il pas dédommager davantage les collectivités «sacrifiées» par l’implantation d’un site: 3% du chiffre d’affaires, ce n’est pas très alléchant…

– Nous veillons à ce que nos parcs aient également des retombées positives pour l’ensemble de la commune. Nous essayons d’implanter nos éoliennes sur des terrains communaux et proposons aux collectivités de prendre des parts dans la société d’exploitation. Au Peuchapatte, nous avons établi le siège de la société d’exploitation à Muriaux afin que la commune puisse également percevoir les impôts liés au parc.

– Les promoteurs tendent aujourd’hui à être autant diabolisés pour leurs projets éoliens que c’était le cas du temps des centrales nucléaires…

– La solution miracle n’existe pas. Les parcs éoliens ou photovoltaïques ne se construisent pas sans atteinte au paysage, les projets hydrauliques ne se font pas sans impact sur les cours d’eau, les centrales à gaz et les petites installations décentralisées de couplage chaleur-force produisent du CO2, l’importation d’électricité n’est pas possible sans la construction de lignes à très haute tension. Si l’on ne veut plus du risque nucléaire, il faut impérativement trouver des compromis pour assurer l’approvisionnement électrique de la Suisse à un prix compétitif.