L’élection la plus chère de la politique suisse se joue à un million de francs
Le sénateur PLR zurichois Ruedi Noser a annoncé qu’il ne se présenterait pas lors des élections fédérales de 2023. Les candidats potentiels pullulent, dans le canton réputé le plus extravagant pour les campagnes électorales. Etats des lieux sur fond de changement de loi sur le financement des partis
Ce départ fait frétiller tout Zurich. Ruedi Noser, conseiller aux Etats PLR, a annoncé fin juin qu’il ne se présenterait pas à sa propre succession lors des élections fédérales d’octobre 2023. L’entrepreneur s’est livré à la NZZ dans une interview durant laquelle il était flanqué de celle qu’il a désignée comme la plus apte à lui succéder: Regine Sauter, 56 ans, conseillère nationale, directrice de la Chambre de commerce zurichoise depuis dix ans et porteuse d’une douzaine de mandats, de l’Opéra cantonal au comité d’Economiesuisse. «J’ai donc un sac à dos professionnel et politique bien rempli et je peux faire la différence pour Zurich au Conseil des Etats», a-t-elle assuré.
La démarche est inhabituelle. «Nous avons été un peu surpris par la communication du PLR. Le Conseil des Etats n’est pas une monarchie, mais bien une élection», sourit Julie Cantalou, cosecrétaire générale des vert’libéraux. La riposte n’a d’ailleurs pas tardé. Sur le site du Tages-Anzeiger, quelques heures seulement après la première annonce, Tiana Moser, 43 ans, conseillère nationale vert’libérale, s’est à son tour déclaré candidate à la succession de Ruedi Noser. Elue à Berne depuis bientôt quinze ans, elle s’était présentée en 2019 pour ce même siège. Cinquième du premier tour, elle avait retiré sa candidature. «Depuis, notre parti est nettement plus fort, a-t-elle fait remarquer. Nos chances d’accéder au Conseil des Etats sont intactes.»