Publicité

Messe techno à la Street Parade

La 28e Street Parade a commencé par un culte techno œcuménique

La statue du réformateur suisse Ulrich Zwingli sur un char de la Street Parade. — © Reuters
La statue du réformateur suisse Ulrich Zwingli sur un char de la Street Parade. — © Reuters

Chaque mardi de l’été, notre correspondante à Zurich explore les secrets et les chemins de traverse de la cité de Zwingli.

Episodes précédents:

La Street Parade a attiré 850 000 personnes samedi à Zurich. C’est moins que les années précédentes. Mais les organisateurs de la «plus grande fête techno du monde» ne semblent pas s’en préoccuper. L’événement organisé chaque été depuis vingt-huit ans brasse les générations. La relève est assurée, les pionniers de 1992 viennent avec leurs enfants, on a même aperçu quelques poussettes.

On est loin des premières éditions, qui suscitaient la fascination des journalistes et la méfiance des autorités. Lesquelles avaient d’ailleurs tenté d’interdire l’événement au nom de la protection de la jeunesse. La Street Parade n’est plus politique depuis que les élus, tous partis confondus, se trémoussent sur des Love Mobile. Quant à la commercialisation de la techno devenue grand public, c’est une vieille rengaine: en 1994 déjà, la Rote Fabrik organisait une alternative à la grande rave, jugée trop consensuelle.

En une génération, la Street Parade de Zurich est devenue une tradition annuelle, comme la Züri-Fäscht, ou le Sechseläuten, les subventions publiques en moins. Elle a été intégrée au patrimoine de l’Unesco en 2017. Et cette année, même l’Eglise s’y est mise! Pour la première fois, les festivités ont été lancées samedi vers midi par un culte techno œcuménique, conduit par le pasteur réformé Christoph Sigrist à la Wasserkirche, en compagnie du président de la Street Parade.

Cela n’a pas échappé aux religieux: le slogan de la Street Parade, «Color of Unity», plein de bons sentiments, aurait pu être le début d’une homélie. Sur leur site, les organisateurs applaudissent l'«armée de centaines de milliers de personnes paisibles et heureuses, qui célèbrent le son du temps et participent ainsi à la fascinante manifestation pour l’amour, la paix, la liberté et la tolérance». Le culte terminé, la parade a démarré avec une statue de Zwingli sur le premier char. Le père de la Réforme en icône de la fête? Il a dû se retourner dans sa tombe.

© REUTERS / Arnd Wiegmann
© REUTERS / Arnd Wiegmann