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Des milliardaires suisses investissent dans la campagne du non à la loi covid

La campagne du comité «Santé et liberté» qui appelle à voter non à la Loi Covid serait financée par des milliardaires suisses, dont le cofondateur de Partners Group, Urs Wietlisbach

Image d’illustration, des manifestants défilent contre le certificat covid, le samedi 16 octobre 2021, à Lausanne — © Jean-Christophe Bott/Keystone
Image d’illustration, des manifestants défilent contre le certificat covid, le samedi 16 octobre 2021, à Lausanne — © Jean-Christophe Bott/Keystone

L’une des plus grandes fortunes de Suisse, Urs Wietlisbach, cofondateur de la société gestionnaire d’actifs zougoise Partners Group, et sa compagne Simone Wietlisbach auraient financé la moitié de la campagne du réseau «Santé et liberté» («Gesund und frei») qui s’oppose à la loi covid sur laquelle se prononcera la population le 28 novembre prochain.

Dans une interview donnée au portail financier Inside Paradeplatz (du nom de la place zurichoise sur laquelle se dressent les banques UBS et Crédit suisse), Simone Wietlisbach détaille, une fois n’est pas coutume, le financement de la campagne du comité s’opposant à la loi et révèle que près de 1,3 millions de francs auraient été collectés. Parmi cette somme, 600 000 francs, viendraient de la poche du couple. Selon Forbes, Urs Wietlisbach serait à la tête d’une fortune personnelle de 3,5 milliards de francs.

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Le titre de l’article disparaît

L’article abritant la vidéo de l’interview et titré sur la somme investie par le couple dans la campagne est publié dans la foulée. Mais il est ensuite supprimé pour réapparaître quelques heures plus tard… avec un nouveau titre, relève le Tagesanzeiger.

Contacté par le journal alémanique, le journaliste fondateur d’Inside Paradeplatz, Lukas Hässig révèle avoir retiré les 600 000 francs du titre de la vidéo, «à la demande de Simone Wietlisbach». La femme d’affaires n’a, elle, pas souhaité expliquer au Tagesanzeiger pourquoi elle avait demandé la suppression de ce passage, «ni son implication dans le comité «santé et liberté». Selon l'Inside Paradeplatz, elle en serait la vice-présidente.

La benjamine Blocher dans le comité

Le président du comité, le médecin Stephan Rietiker, donne, lui, un peu plus de détails sur le financement de cette campagne. Les montants investis permettraient, en plus d’alimenter la campagne, de financer des mesures «indéfinies» après la votation du 28 septembre. Il explique également que le groupe à la tête du réseau est prêt «à investir beaucoup d’argent pour l’avenir de la Suisse».

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Dans ce réseau justement, une autre grande fortune suisse: Rahel Blocher, la benjamine des enfants de l’ancien Conseiller fédéral Christoph Blocher. A la tête de la société d’investissement Robinvest, créée par son père et actionnaire majoritaire (avec sa sœur Magdalena) d’Ems-Chemie, Rahel Blocher est toujours restée en retrait de la vie politique.

Il y a tout juste un mois, elle expliquait à la NZZ vouloir, pour la première fois, s’investir dans une campagne qu’elle trouvait «juste» même si elle refusait de se rendre sur les plateaux de télévision pour la défendre. «Il faut être intelligent et stratégique dans de tels débats. De mon côté, je suis trop impulsive C’est pourquoi je ne ferai jamais de politique.»