Plusieurs arrestations et perquisitions ont eu lieu en Suisse et en Allemagne lundi soir dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Quatre personnes sont soupçonnées de soutenir l’Etat islamique ou d’y participer.

L’opération s’est déroulée conjointement et simultanément dans les cantons de Zurich, Lucerne, St-Gall ainsi qu’en Allemagne, a précisé mardi le Ministère public de la Confédération (MPC). En Suisse, trois personnes ont été arrêtées et sept perquisitions effectuées, tandis qu’en Allemagne il y a eu une arrestation et il a été procédé à une perquisition.

Les trois personnes arrêtées en Suisse sont deux Suisses de 20 et 26 ans domiciliés dans le canton de Zurich, ainsi qu’un mineur à Winterthour (ZH). Elles étaient liées entre elles ainsi qu’à la personne arrêtée en Allemagne par les autorités allemandes, raison pour laquelle les perquisitions et les arrestations ont eu lieu simultanément. La procédure est en cours depuis décembre dernier.

L’espace germanophone dans le viseur

D’après un communiqué du parquet fédéral allemand, plus disert que le Suisse, la personne arrêtée en Allemagne est un certain Aleem N., 60 ans, de nationalité allemande, à qui les autorités reprochent d’être en train de préparer un «acte de violence menaçant la sécurité de l’Etat». Il était connu des autorités.

Le sexagénaire aurait quitté l’Allemagne en septembre 2020 pour se rendre en Turquie, puis en Syrie où, selon les soupçons des enquêteurs, il voulait suivre une formation militaire auprès de l’Etat islamique et participer à des combats ou des attentats. Cela ne s’est cependant pas produit, puisqu’il est rentré en Allemagne en octobre 2020.

Depuis cette date, Aleem N se serait avant tout concentré sur des activités de propagande, comme la traduction de textes de propagande de l’arabe vers l’allemand et leur diffusion sur les canaux du service de messagerie Telegram dans l’espace germanophone - Suisse comprise.

A noter qu’en Autriche, le Service de protection de la constitution annonçait également ce mardi avoir identifié, «avec l’aide des autorités nationales et étrangères», une cellule présumée de la milice terroriste Etat islamique «associée à des projets d’attentats en lien avec de grandes manifestations en Europe».

Les deux adultes suisses étaient connus de la justice

Les deux adultes arrêtés en Suisse étaient déjà connus des autorités de poursuite pénale helvétiques et ont des antécédents judiciaires pour des actes de soutien en faveur de l’EI. Le MPC demandera vraisemblablement leur mise en détention provisoire auprès du Tribunal des mesures de contrainte compétent.

L’enquête en cours a pour but de clarifier les accusations portées contre les prévenus ainsi que leurs rôles et intentions. Les autorités participantes travaillent en étroite collaboration au sein d’équipes communes d’enquête, tant au niveau national qu’international, indique encore le MPC. Ce dernier précise qu’aucune autre information ne peut être donnée pour le moment et s’exprimera en temps voulu. Il rappelle que tous les prévenus bénéficient de la présomption d’innocence.