Urbanisme
Les habitants de la plus grande ville de Suisse ont accepté ce dimanche un nouveau plan d’aménagement du territoire. Qualifié de vote le «plus important de la décennie», il devrait transformer l’agglomération

«Repenser la ville.» C’est ainsi que le Conseil municipal zurichois avait présenté son nouveau plan d’urbanisme. Largement accepté dimanche dernier, il prévoit plusieurs petites révolutions dans la cité, dont le développement de pas moins de 49 «mini-centres» au sein de l’agglomération. Le but: préparer Zurich à une hausse démographique et atteindre l’objectif zéro émission de CO2 d’ici à 2040.
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Un demi-million d’habitants en vue
«Ces vingt prochaines années, la ville de Zurich devrait dépasser les 500 000 habitants», estiment les neuf membres du Conseil municipal, dont il n’est pas inintéressant de rappeler les couleurs: un membre de la Liste alternative, deux Verts, trois socialistes, un vert’libéral et deux PLR. Comme partout ailleurs, ces derniers sont tenus à l’injonction principale du nouveau plan d’aménagement du territoire fédéral défini en 2013: densifier.
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Zurich s’exécute. En prévoyant la construction et l’élévation d’immeubles avant tout dans deux grandes zones situées au nord et à l’ouest de la ville. Conscient que toute densification s’accompagne d’une hausse démographique, des terrains ont déjà été identifiés pour développer des écoles, des parcs ou encore des terrains de sport. Car, souligne le rapport, le but tout en grandissant est le suivant: «Maintenir la haute qualité de vie dans la ville.» Mais aussi l’améliorer.
La «ville à 15 minutes»
Pour ce faire, la cité souhaite encourager le développement de 49 «centres de quartier». Le but: éviter les déplacements en véhicule, diminuer la pollution et le bruit, soulager l’hypercentre et libérer de la place pour des terrasses, des places de jeux et autres marchés. La fameuse «ville à 15 minutes», dont le développement se ferait notamment par l’intermédiaire d’une promotion des zones piétonnes et de l’utilisation commerciale des rez-de-chaussée.
Une peur cependant: la hausse des prix. «La ville prend les mesures nécessaires afin d’éviter qu’une appréciation ne mène au déplacement des actuels locataires», assure le nouveau plan. Le porte-monnaie des Zurichois – rappelons que la ville occupe régulièrement le podium des centres urbains les plus onéreux de la planète – surveillera minutieusement cette promesse.
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A noter que, s’ils ont été combattus par l’UDC et le PLR, les nouveaux aménagements ont obtenu le support d’un acteur toujours plus engagé dans la transition énergétique: le TCS. Celui-ci a d’ailleurs soutenu le deuxième projet soumis aux Zurichois: l’extension massive des zones 30 au centre-ville et le développement d’infrastructures pour les vélos.
Ces dernières seront notamment réalisées grâce à l’abandon ce dimanche du sacro-saint «compromis des parkings», loi votée en 1996 qui imposait le maintien inconditionnel du nombre de places de parc en ville sur la base d’un recensement daté de 1990. Une décision enterrée dans les urnes par des habitants dont les dernières statistiques révèlent qu’une majorité ne possède plus de voiture.