Il est donc d'autant plus important que la Suisse poursuive son engagement au Sri Lanka et puisse apporter une influence positive. Le partenariat migratoire y contribue. Il vise à faire avancer le processus de réconciliation, renforcer les droits de l’homme, améliorer les perspectives des jeunes Sri-Lankais grâce à la formation professionnelle et favoriser une migration de travail sûre dans la région.
Sixième partenariat
Dans un communiqué publié lundi, le Département fédéral de justice et police (DFJP) souligne que la mise en oeuvre d'un tel partenariat avec le Sri Lanka constituait l'un des objectifs du Conseil fédéral pour sa politique migratoire étrangère 2018. Il s'agit du sixième partenariat migratoire conclu par la Suisse. Depuis 2009, elle en a déjà signé avec la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Kosovo, le Nigeria et la Tunisie.
Le protocole paraphé lundi ne changera pas la pratique du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), qui continuera d'évaluer chaque cas individuellement. De plus, le retour de ressortissants sri-lankais sera toujours réglé par l'accord migratoire conclu en 2016, ajoute le DFJP.
Lors de la guerre civile, de nombreux Sri-Lankais ont trouvé refuge en Suisse. Aujourd'hui, quelque 51 000 personnes originaires de ce pays d'Asie y vivent et près de la moitié d’entre elles a acquis la nationalité suisse, peut-on lire sur le site du DFJP. Toutefois, au cours des dernières années, le nombre de demandes d’asile de ressortissants sri-lankais a nettement reculé.
Des écoles qui favorisent la réconciliation
Simonetta Sommaruga est en visite au Sri Lanka depuis dimanche et pour quatre jours. Lundi, elle a rencontré le président Maithripala Sirisena, le premier ministre Ranil Wickremesinghe et la ministre de la justice Thalatha Atukorale. Processus de réconciliation, relations bilatérales et réforme constitutionnelle étaient au menu des discussions.
Mme Sommaruga se rendra ensuite dans l'est du pays, où elle visitera des projets soutenus par la Suisse. Elle en apprendra notamment plus sur un projet de formation professionnelle dans les domaines de la construction, de la mécanique automobile, des installations électriques et de la couture.
«Dans ces écoles professionnelles, des jeunes gens dont les parents étaient opposés durant la guerre, se rencontrent», relève la conseillère fédérale. Ce programme ne joue pas seulement un rôle de formation, il contribue aussi à la réconciliation.
Sécuriser la migration
Simonetta Sommaruga visitera également un projet qui informe les travailleurs migrants de leurs droits et leur fournit des conseils afin de renforcer la sécurité et l'équité de la migration du travail, précise le communiqué. Selon le site de la Direction du développement et de la coopération (DDC), quelque 300'000 Sri-Lankais quittent chaque année leur pays pour aller travailler à l'étranger, principalement dans les pays du Golfe.
Au début de sa visite, la conseillère fédérale a en outre rencontré des représentants d'organisations de la société civile telles qu'Helvetas ou le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui s'occupent de la situation migratoire au Sri Lanka.
Mardi, elle s'entretiendra avec le président de la Tamil National Alliance (TNA), le principal parti tamoul. Ils évoqueront notamment les besoins de cette minorité. «Je veux me faire une image de la situation au Sri Lanka en récoltant des informations de tous les côtés», explique Mme Sommaruga.
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