Intitulé «Et si l'islam était le culte de la perversion sexuelle et morale?», le texte avait été signalé au parquet par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Signé Salem Bennamar, le texte énumérait en introduction une foule d'abjections, «abuser sexuellement d'enfants pré-pubères», «terroriser, racketter, décapiter» et accusait les «gouvernements occidentaux et musulmans» de silence voire de complicité active.
«Stigmatisation généralisée»
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que «sous couvert d'expliquer les faits qu'il dénonce par la supposée déviance morale de l'islam, l'auteur impute ensuite aux musulmans, de manière explicite, sans aucune réserve et sans distinction entre eux, une perversion morale et des comportements abjects».
Pour les juges, le texte procède à une «stigmatisation généralisée et systématisée des musulmans», en évoquant «leurs supposées "pratiques zoophiles, pédophiles, incestueuses et nécrophiles, voire démoniaques"».
Les propos poursuivis ont amplement excédé les limites admises à la liberté d'expression.
Loin de se livrer à une critique de l'islam, son auteur «s'adonne à une diatribe violente contre les musulmans, auxquels il prête des perversions inhérentes à leur seule appartenance religieuse», ont estimé les juges, pour qui «les propos poursuivis ont amplement excédé les limites admises à la liberté d'expression».
Alors que la défense considérait que la justice française n'était pas compétente pour juger Alain Jean-Mairet, présenté comme le président de Riposte laïque Suisse, pays où s'est établi le site internet, le tribunal a rejeté cet argument, estimant être compétent dès lors que les propos litigieux étaient accessibles en France.
Le parquet avait estimé que l'établissement du siège social de l'association en Suisse constitue en fait une manoeuvre pour tenter d'échapper aux poursuites.
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