La corruption dans le secteur public est un problème dans le monde entier. L’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie sont vus comme les pays les plus corrompus, tandis que le Danemark et la Nouvelle-Zélande le seraient le moins, selon l’index annuel de l’organisation Transparency International, publié mardi. La Suisse y est perçue comme intègre.

L’organisation Transparency International, basée à Berlin, estime que près de 70% des nations dans le monde ont un «problème sérieux» de vénalité parmi leurs fonctionnaires. Et aucun des 177 pays étudiés en 2013 n’obtient un score parfait.

Transparency International, organisation non gouvernementale, établit chaque année un indice de perception de la corruption au sein des partis politiques, de la police, du système judiciaire et des services publics. Elle classe les pays sur une échelle de 0 à 100, la nation obtenant 0 étant celle perçue comme la plus corrompue.

«C’est ce qui ressort du classement: les pays les plus corrompus sont les plus pauvres et, dans ces derniers, ce sont les moins nantis qui en souffrent le plus», a commenté l’un des chercheurs de cette organisation, Finn Heinrich.

La Grèce, durement frappée par la crise, a pris des mesures anti-corruption, contrairement à l’Espagne, a-t-il encore ajouté.

«Nous observons, dans ces deux pays, deux réponses assez différentes à la corruption dans un contexte de crise économique», a-t-il dit.

La Suisse peut faire mieux

L’Espagne a dégringolé de la place 30 à la place 40. Partie de bien plus bas, la Grèce occupe la place 80 et a amélioré sa position.

Avec 85 points, la Suisse est au 7e rang (6e en 2012). Selon Transparency International, aucun progrès n’a été fait en matière de protection des lanceurs d’alerte ou de financement de la politique. Le népotisme et la limite entre cadeaux autorisés ou non dans les secteurs tant public que privé restent problématiques. Les domaines de l’acquisition, de la construction et de la police sont particulièrement concernés.

Parmi les pays qui ont le plus perdu de points dans l’index 2013 se trouvent la Syrie, déchirée par la guerre civile, ainsi que la Libye et le Mali, tous deux en proie à des conflits militaires majeurs ces dernières années.

Parmi les pays qui «se sont le plus améliorés», bien que partant de très bas, la Birmanie, où la junte militaire au pouvoir a ouvert la porte à un processus de démocratisation. Ce pays, qui a vu les investissements bondir, s’est engagé à respecter des règles de transparence.

Un tableau inquiétant

«Tous les pays sont menacés de corruption, à tous les niveaux de gouvernement, aussi bien quand il s’agit de délivrer un permis local que lors de la mise en vigueur de lois et de régulations», met en garde la Canadienne Huguette Labelle, présidente de Transparency International.

L’organisation souligne qu’il est impossible de mesurer à proprement dit la corruption, puisqu’elle est illégale et dissimulée.

Pour établir son indice, Transparency International rassemble des avis d’experts du problème au sein d’organisations telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou encore la fondation allemande Bertelsmann.

Le dernier classement «dresse un tableau inquiétant», estime Transparency International. «Alors qu’une poignée de pays obtient un bon résultat, aucun n’arrive à la perfection. Et plus des deux tiers ont moins de 50», pointe l’organisation.