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En Suisse, un jour de fête pour les anti-Européens

L'UDC et l'Asin jubilent. Ils demandent l'application à la lettre de l'initiative contre l'immigration de masse et l'arrêt des négociations pour un accord institutionnel

«L'UE est devenue une URSS sans goulag. Or, les mastodontes de ce type, c'est fini». Oskar Freysinger. Image d'archive — © CYRIL ZINGARO
«L'UE est devenue une URSS sans goulag. Or, les mastodontes de ce type, c'est fini». Oskar Freysinger. Image d'archive — © CYRIL ZINGARO

Pour l'Asin (Action pour une Suisse indépendante et neutre), «le 24 juin 2016 est un jour de joie pour l'indépendance et la démocratie directe suisse. Un jour historique pour l'Europe et par conséquent aussi pour la Suisse». Le Brexit lui donne effectivement raison. Il met en évidence le fait que l'euroscepticisme n'est pas l'apanage des partis populistes et nationalistes mais gagne la majorité de la population. «L'UE est devenue une URSS sans goulag. Or, les mastodontes de ce type, c'est fini», lance Oskar Freysinger, vice-président de l'UDC Suisse. Et qu'importe si l'économie suisse en souffre avec la chute de l'euro et de la livre sterling. Le conseiller d'Etat valaisan n'y voit qu'«un léger problème passager».

Les résultats du vote des Britanniques permettent surtout à l'UDC et à l'Asin de durcir leurs positions. L'Asin demande que l'initiative contre l'immigration de masse soit appliquée à la lettre. L'UDC invite en plus le Conseil fédéral à stopper immédiatement toutes les négociations sur le projet d'accord institutionnel entre la Suisse et l'Union européenne. Elle estime que «cet accord équivaudrait à sauter sur un bateau en train de sombrer».

Dans ce sens, le Brexit lui fournit un argument utile pour vendre son initiative contre les juges étrangers, intitulée «initiative pour l'autodétermination». D'apparence technique, elle gagnera en popularité dès lors que le Conseil fédéral est prêt, dans ce cadre de cet accord institutionnel, à ce que ce soit la Cour de justice de l'UE qui intervienne en cas de différends entre Berne et Bruxelles. Oskar Freysinger y voit «une adhésion par la bande».

L'initiative de l'UDC a abouti et sera déposée prochainement. Elle pèsera et sur la suite des négociations, et sur le débat interne. «Pour moi, la question migratoire est la principale raison de ce vote en faveur du Brexit, analyse le conseiller national Luzi Stamm (UDC/AG), vice-président de l'Asin. Mais il montre aussi que les Britanniques ne veulent plus accepter toutes les règles de l'UE.»